PROTECTION DE L'ENFANCE ...
Professionnels sacrifiés, gamins en danger !
Pour une question d’économie le gouvernement Macron/Philippe rogne encore sur l'argent des pauvres, tout comme il l'a déjà fait sur les droits de la Femme, réduisant le montant accordé aujourd’hui de 0,006% du montant du budget national (rien) à encore moins.
Fermetures de foyers, manque de personnel… la protection de l’enfance subit de plein fouet les conséquences des politiques de baisse des dépenses publiques.
Des associations historiques écartées par la mise en concurrence.
Le Maine-et-Loire fait –il figure de laboratoire en ce qui concerne les évolutions de la protection de l’enfance ?
Sous le prétexte de mieux couvrir les besoins des différents territoires et de proposer une offre de prise en charge mieux adaptée aux besoins des enfants le conseil départemental a lancé un vaste appel à projets.
Cette procédure de mise en concurrence des associations n’est pas nouvelle, mais elle reste la plupart du temps très limitée (la création d’une structure répondant à un besoin spécifique)
C’est la première fois qu’elle est étendue à l’intégrité de la protection de l’enfance sur un département, soit près de 700 places.
En avril 2017, les résultats sont tombés : sur les 15 associations qui y ont répondu, seules 8 sont retenues. Parmi les perdantes, deux des associations « historiques » du département sont écartées et d’autres vient leur périmètre réduit.
En revanche, les Orphelins apprentis d’Auteuil et SOS Villages d’enfants, absentes du département, tirent leur épingle du jeu. 300 à 350 professionnels pourraient perdre leur emploi au 1er janvier 2018.
Depuis des mois, les mobilisations se succèdent. Gwénaël Barbier, éducateur spécialisé à la maison d’enfants à caractère social (Mecs) les Ecureuils, explique : « Le conseil départemental a dit que les que les associations retenues devraient reprendre les salariés, c’est faux » dénonce-t-il.
Derrière les beaux discours, il voit dans cette procédure une volonté de faire baisser les coûts.
« Comme par hasard, les associations retenues proposent des prix de journée inférieure à 170 euros » contre 230 pour les structures écartées. « Nous prenons en charge des enfants avec des troubles autistes ou psychiatriques, maintenant, ils vont être hébergés dans des structures générales » alerte Maeva Vigogne, éducatrice spécialisée qui a participé à la marche qui a conduit une dizaine de salarié d’Angers à Paris.
Elle s’inquiète aussi de la disparition de tous les partenariats avec les écoles et centres médico - psychologiques.
Le conseil départemental LR/UDI du Nord, élu en 2015, décide un plan de rigueur budgétaire qui n’épargne pas la protection de l’enfance. Suppressions de lits dans les foyers, pressions afin d’imposer les prises en charge le moins onéreuses, sous-effectifs, surcharge de travail… Dès 18 ans, les jeunes doivent quitter leur famille d’accueil !
En trois ans dans les maisons d’enfants le département a supprimé 700 places.
Le tribunal pour enfants également touché.
« Je ne suis pas du tout optimiste au vu des chiffres et d’une logique de l’offre et de la demande qui ne correspond pas du tout à l’aspect humain qui englobe la protection de l’enfance » Invitée en février par France 5, Gisèle Delcambre, vice-présidente du tribunaL pour enfants de Lille, dénonce par exemple la disparition d’ici 2018 "d’un des trois services avec lesquels nous travaillons en AEMP" (action éducative en milieu ouvert) c’est à dire « quand un éducateur ou une structure éducative est appelé à travailler au sein de la famille, quand l’enfant y demeure » ce service en sursis « représente 21% des mesures d’AEMO que nous prononçons C’est énorme ! » s’insurge-t-elle.