L'Acier en France: vite des états généraux.
Ils ont gagné, malgré l'absence des banques françaises et les barres dans les roues de Vallourec et de l'Etat actionnaire, mauvais coups de leur part qui ont duré qui ont duré plus d'une année.
Mathieu Hebert
Alors que l'aciérie nordiste ASCOVAL vient d'être reprise, AcelorMittal annonce le démantèlement de ses hauts-fourneaux à Florange. La CGT réclame des états généraux sur l'acier .
La longue lutte pour la sauvegarde de l’aciérie de Saint-Saulve l 'a montré ; la production d'acier, ferment de la relation franco-allemande à l'issue de la Seconde Guerre mondiale , demeure un enjeu stratégique aujourd'hui. L'acier alimente de nombreux secteurs industriels ; de sa disponibilité et de son coût dépendent bien des productions en aval.
D'où la mobilisations autour d'Ascoval associant élus locaux et régionaux, le ministère de l’Économie, la fédération métallurgique CGT, entre autres.
La reprise d'Ascoval par le groupe franco-belge Altifort préserve non seulement les emplois de l'aciérie nordiste (près de 300) les 1 000 emplois indirects au niveau de la région et devrait en créer 140 nouveaux en deux ans sur le site de Saint-Saulve. La reprise laisse entrevoir également de meilleures perspectives pour d’autres sites dont l’existence était menacée. C'est le cas du site des Dunes (Ascométal) à Leffrinckoucke, près de Dunkerque, dont le laminoir peut continuer comme le repreneur dit le souhaiter
Cette actualité démontre plusieurs choses, analyse la fédération CGT des travailleurs de la métallurgie (FTM CGT)
« Les besoins d'acier dans les pays existent et ne sont pas satisfaits par notre production nationale. Preuve en est, le repreneur a réussi ces dernières semaines à étoffer son carnet commercial, sur des créneaux délaissés par de grandes multinationales » rapporte la fédération CGT qui souligne aussi que dans ce dossier « les compétences des salariés ont été reconnues » et que les aciéries électriques, comme c'est le cas de celle de Saint-Saulve, « sont un atout sur le plan environnemental, avec la valorisation de la filière ferraille. C'est l'exemple type d'économie circulaire »
Pourtant dans le cas d'Ascoval /Altifort, « le chemin a été semé d’embûches » souligne la CGT, allusion à l'attitude de la direction de Vallourec (détenteur historique de l’aciérie) qui a constamment tenté de faire échouer ce projet de reprise »
D'où la nécessaire « ingérence publique » sur les filières industrielles clés telles que la sidérurgie.
Cette victoire est à mettre à l'actif de la mobilisation commune qui a contraint l’État à s'engager pour qu'une solution prenne soit trouvée » note la sénatrice communiste Michèle Greaume, élue du Valenciennois. « Sans cette ingérence, y compris par un appui financier, l'opération de rachat aurait échoué » avance la FTM CGT.
Comment ne pas dresser un parallèle avec les hésitations du gouvernement vis-à-vis de Ford, qui veut abandonner son site de Blanquefort, près de Bordeaux ?
Ou le départ AcelorMittal qui se dessine en Lorraine ?
« L’ÉTAT D'URGENCE »
A Florange, François Hollande et Jean-Marc Ayrault avaient accepté la fermeture des hauts -fourneaux par AcelorMittal avec un accord qui prévoyait une clause de revoyure six ans plus tard.
L'accord prévoyait une relance de l'activité en cas de meilleur contexte. On y est.
Les marchés de l'acier sont à la hausse, la France est importatrice nette d'acier et les hauts fourneaux peuvent être relancés en émettant, via l'investissement,nettement moins de CO².
La CGT le démontre depuis plusieurs années, avec la piste de l'hydrogène.
AcelorMittal « ne respecte pas son engagement »d'il y à six ans, juge aussi Edouard Martin, l'ancien syndicaliste CFDT, devenu député européen, (PSE) interrogé par France bleu Lorraine. « Il n'y a aucune raison que le gouvernement fasse ce cadeau à Mittal » ajoute l'ex-sidérurgiste, dans l'attente de la réaction du gouvernement.
Le 15 janvier à Thionville, la CGT présentera ses propositions pour la relance des capacités d'acier et pour la réappropriation publique des capacités de production. Mais elle réclame aussi un débat plus large sur cette production stratégique pour l’indépendance du pays et l'avenir de millions d'emplois.
Il y a cinq ans,une commission d'enquête parlementaire emmenée par le nordiste Alain Bocquet décrétait déjà « l'état d'urgence » dans la filière. La CGT réclame la tenue « au plus vite » des états généraux nationaux sur l'(avenir de la filière.