Lorsque les médias, aux mains des milliardaires français et étrangers vous bourrent le crâne, en passant en boucle les paroles de Jupiter: « C'est la faute au fouteurs de bordel»
Tout comme les Gilets Jaunes aujourd’hui, les cheminots de la SNCF n’ont pas fait grève pendant 36 jours étalés sur trois mois, pour ennuyer les voyageurs ni afin de sauver leurs statuts, retraites ou salaires, comme l'ont laissé entendre les médias aux mains des milliardaires qui les gouverne.
Nous voyons dès le lendemain de cette grève la main mise du gouvernement et de ses amis de les « gros financiers » Un service d'Etat des transports ferroviaires transformés en société anonyme, dont les gouvernements actuels ou futurs pourront sans crainte revendre les actions aux amis tout comme ils l’ont fait pour les autoroutes, les viaducs, Tunnels sous la Manche ou sous le Mont Blanc, la Française des jeux, les aéroports, la gare du Nord à Paris etc.
Quant aux petites lignes, elles resteront à charge des Régions qui paient déjà plein pot le matériel avec nos impôts ou reprises par les mêmes financiers. A quel Prix ?
LE BON TEMPS DU MACRONISME SUR LES RAILS .
« Chez lez cheminots, le colère monte » peut-on lire dans dans notre précédent numéro de « Liberté Hebdo » qui nous révèle les menaces pesant sur l'avenir des dessertes régionales TGV. Le dossier transport ferroviaire et la manière dont le gouvernement a « géré » le plus grand conflit social du rail depuis 1995, résumant la perversité du discours macronien.
La langue de bois, les fausses reculades, le double langage et sa froide détermination teintée de mépris constituent l'essentiel de la panoplie de ce gouvernement. Les « gilets jaunes » dont on a compris qu'ils s'apprêtent à reprendre leur combat dès le début 2019, n'ont qu'à bien se tenir face aux signes apparents de détente.
TRENTE SIX JOURS DE GRÈVES.
Revenons sur les 36 jours de grèves des cheminots répartis du 22 mars au 28 juin. La CGT et SUD Rail se sont battus avec courage. L'Unsa et la CFDT ont voulu composer et négocié. De cette bataille reste un gagnant : le gouvernement.
La direction de la SNCF et la langue fourchue de son président Guillaume Pépy n'ont rien à craindre. Ceux qui voulait le retrait du projet de loi pour un « nouveau pacte ferroviaire » en sont pour leur frais.
Adoptée définitivement le 14 juin dernier,la loi casse pour de bon le statut des cheminots qui avait été conforté lors de la création de la SNCF en 1937 et qui, notamment, garantissait l'emploi. Un comble pour des libéraux comme ceux qui nous dirigent depuis trop longtemps.
A défaut du retrait du projet de loi, la CGT et SUD Rail demandaient le maintien du recrutement au statut SNCF. La loi le supprime. L'ouverture à la concurrence de tous les services a bien été actée et une nouvelle gouvernance pour le groupe sera mise en place. Qu'à « lâché » le gouvernement ? PEU. Très peu. La SNCF va se transformer en société anonyme à capitaux publics. Elle sera détenue intégralement par l’État et ses titres seront incessibles. Mais JUSQU’À QUAND ?
Rien n’empêchera une modification de la loi pour remplacer cette disposition.Par ailleurs, quand les cheminots seront transférés dans une autre société, ce sera sur la base du « volontariat » Ils pourront revenir à la SNCF dans un délai compris entre 3 à 8 ans. Ils garderont leur rémunération nette durant un ana, le minimum garanti au régime spécial de retraite. Mais JUSQU’À QUAND ?
Concernant les retraités, on sait au moins que la réforme en cours supprimera les régimes spéciaux.
Les cheminots peuvent aussi se demander ce que donnera la nouvelle convention collective du transport ferroviaire. En cours d’élaboration, elle devrait être présentée fin 2019. Quant au transport lui-même, l'avenir est sombre pour les petites lignes et pour les lignes secondaires. Notre transport régional, malgré la participation importante du Conseil Régional des Hauts de France, en pâtira sûrement. On ne peut plus raisonnablement parler d'aménagement du territoire.
NOUVELLE CONVENTION COLLECTIVE.
Le statut des cheminots et les cheminots eux-mêmes, ont eu bon dos.
Six mois après la fin de la grève de mars-juin, les salariés découvrent que la SNCF prévoit de supprimer plus de 2 000 emplois en 2019 .
Les usagers du TGV subissent des retards quotidiens et sont peu ou pas du tout dédommagé.
Les TER ne sont pas mieux lotis avec le problème de sécurité que l'on ne peut plus cacher, les modifications d'horaires et une raréfaction des guichets qui ne prennent pas en compte les besoins des travailleurs. C'est le bon temps du macronisme.
Aujourd'hui, des élus PCF et la CGT en sont persuadés : La SNCF envisagerait de supprimer se liaisons TGV vers Douai, ainsi que d'autres dessertes secondaires. Un sujet qui revient régulièrement sur le tapis.
A peine un dossier refermé qu'un autre s'ouvre. Alors que la ligne TER Douai-Cambrai semble sauvée, Charles Beauchamps s'inquiète du devenir de la desserte TGV de Douai.
Fini, le TGV à Douai ? C'est ce qui se profilerait, selon le conseiller départemental du canton d'Aniche « Des informations inquiétantes nous sont parvenues » écrit l'élu communiste dans un courrier adressé à la direction régionale de la SNCF.
« Uns scénario serait à l'étude dans vos services qui prévoirait le maintien de la ligne TGV Arras-Paris mais avec le suppression des dessertes Valenciennes-Douai.
L'acheminement des voyageurs du Douaisis et du Valenciennois s'effectuerait par des TER entre Valenciennes-Douai et Arras »
PAS DE CHANGEMENT EN 2019...
D'autres élus communistes ont relayé ces mêmes inquiétudes, à l'instar d'Alain Bruneel député du Douaisis, ainsi que les autres conseillers départementaux communistes du Nord. Il s'agirait d'une décision « contraire à l’intérêt général » estime Alain Bruneel, qui a interpellé le gouvernement et la direction de la SNCF.»
Rien n'est fait, paraît-il « il est encore trop tôt pour avoir une visibilité sur le contenu du service annuel de 2020 « indique-t-on à la SNCF Mobilités. » En ce qui concerne le service TGV 2019, qui a été mise en place le 9 décembre, l'offre TGV des Hauts-de- France est resté identique à 2018 en termes de fréquences et de dessertes horaires à l'origine et à destination de Paris »
Alors que des liaisons ont déjà été supprimées par le passé sur Valenciennes et Douai
ou sur Calais-Frethun, l'avenir des dessertes régionales TGV est régulièrement mis en cause. Souhaitées par les décideurs régionaux, ces dessertes étaient censées dynamiser le réseau régional, à raison d'un coup de pouce financier de la Région, en complément du service transport ferroviaire régional TER,,que la collectivité doit également assumer. C'est ainsi que les villes comme Dunkerque, Hazebrouck, Béthune ou Lens ont été reliées au réseau à grande vitesse.
C'est donc un point régulièrement débattu,sinon disputé, entre la Région et la SNCF.
C'est le cas actuellement dans le cadre de la négociation de la future convention régionale TER, qui définit les conditions du service pour plusieurs années. Et les récentes réformes du secteur ferroviaire en général et de l'entreprise publique en particulier compliquent aujourd’hui la donne.
« Les activités de la SNCF sont désormais séparées dans les entités différentes » explique Dominique Sens, responsable de la CGT Cheminots dans le Nord-Pas-de -Calais.
« Le TGV dépend de l'activité voyage et le TER de l'activité proximité ». Or la direction nationale Voyages estime qu'elle n'a pas à payer pour les dessertes de proximité.Autrement dit , pour maintenir les dessertes de proximité, il faudra payer. Il faudra trouver un équilibre entre le service le service effectué et le coût. Qui paie quoi ? » poursuit le cheminot.
« Cela devient une usine à gaz ; Quand la SNCF était une entreprise intégrée, on pouvait parler d'aménagement du territoire. »
Or, le débat est biaisé, observe Gilles Laurent , de l'Union des voyageurs du Nord (UVN) une association d'usagers des transports en commun ; « La Région est autorité organisatrice de transport. Elle est censée dire ce qu 'elle veut à la SNCF, qu intervient auprès de la collectivité comme conseiller et exploitant. » la SNCF peut toujours dire à la Région que ceci ou cela n'est pas possible, ou ça l'est, mais ça représente un surcoût très important » Bref, estime Dominique Sens. « Charles Beauchamps a raison de s'inquiéter pour Douai et Valenciennes »
DES ALTERNATIVES.
Des alternatives existent, qui éviteraient la suppression d'un service très apprécié, avance Gilles Laurent, de l'UVN : « Au lieu de supprimer des lignes TGV avec des trains insuffisamment remplis, on pourrait autoriser les usagers du TER à monter dans le TGV sur la ligne Arras-Douai-Valenciennes par exemple. Cela permettrait, pour la SNCF, de mieux remplir les trains et, pour les usagers de disposer d'une offre élargie. »
C'est l'une des nombreuses propositions adressées par les associations de voyageurs au Conseil régional.
Sans suite pour l'instant.