Le macronisme et ses prédateurs
Le décret Macron du 30 décembre 2018, durcit les sanctions encourues par le demandeur d'emploi, qui peut être radié sans raison, ni moyens de le contester.
« Les chômeurs ont des droits mais aussi des devoirs »ne cesse de rappeler le gouvernement. En fait, plutôt des devoirs ! Les droits ont, eux tendance à se réduire comme peau de chagrin.
A la suite de l'échec des négociations sur l'assurance-chômage, le gouvernement a repris la main et, une fois passés les élections européennes, il devrait annoncer un ensemble de mesures entraînant une baisse de l'indemnisation des chromeurs. Sous prétexte d'une diminution des chiffres du chômage, il a, en outre, annoncé à l'automne la suppression de 800 postes au sein de Pôle emploi. La saignée pourrait aller jusqu'à 4000 postes dans les prochaines années.
Durée de radiation augmentée.
Autant dire que le portefeuille des conseillers pôle emploi (soit, le nombre de chômeurs qu'ils accompagnent de manières plus ou moins suivie) qui compte déjà plusieurs centaines de demandeurs d'emploi, va encore gonfler. Sans presque aucun accompagnement, les chômeurs vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête.
Le décret du 30 décembre 2018 relatif aux droits et aux obligations des demandeurs d'emploi et au transfert du suivi de la recherche d'emploi a durci les sanctions qu'ils peuvent encourir.
Non seulement la durée de radiation a augmenté, mais elle est assortie de la suppression du revenu de remplacement. Parmi les motifs de sanctions figurent en bonne place les manquements à l'obligation de recherche d'emploi. Ce durcissement des sanctions accompagne d'une montée en charge des effectifs affectés au contrôle de la recherche d'emploi.
Présenté comme davantage destiné à remobiliser ceux qui sont découragés qu'à traquer les éventuels fraudeurs, le dispositif de contrôle de la recherche d'emploi conserve toujours officiellement cette vocation. Ce discours lénifiant apparaît en contradiction avec le décret du 30 décembre, qui, lui, marque clairement un tournant punitif.
Que va-t-il rester aux ouvriers et retraités après les trois années de macronisme que nous devons encore subir ?
Moins de suivi, plus de contrôles.
Après une expérimentation menée dans quatre régions (Poitou-Charentes, Aquitaine, Limousin et haute-Normandie) ce dispositif a été lancé à l'échelle nationale en septembre 2015. Dès le départ, tous les chômeurs sont susceptibles d'être l'objet d'un contrôle, qu'ils soient indemnisés ou nom.
Les 200 premiers agents dédiés au contrôle ont été répartis sur le territoire en fonction des effectifs de chômeurs : 2 en Corse, 1 en Guadeloupe et dans le Limousin, contre 33 en Île de France. Dans la plupart des régions, ils devaient continuer d’exercer en agence, même s'ils ne rencontraient pas le public.
Aujourd'hui, ce n'est plus le cas . En quatre ans, le nombre a triplé et c'est loin d'être fini. En 2020 ; 1000 agents devraient être dédiés exclusivement à cette tâche ; vérifier que les demandeurs d'emploi en recherche bien activement un ... Conséquences de cette augmentation des effectifs, ils sont maintenant regroupés dans des cellules de contrôle de la recherche d'emploi indépendantes.
Très loin du terrain !