La France accusée de miser sur l’immunité de groupe
Cette « prime » dont il parle, sera-t-elle réservée à l'écxécutuf, pour travail non accompli depuis décembre 2019 ?
Pourtant, certaines théories partent du principe que l’absence de mesures strictes dès les premiers cas français, en fait, le fruit d'une stratégie bien précise. Un article du Figaro, publié le 13 mars 2020, titre ainsi : « La France mise sur l’« immunité de groupe » pour arrêter le coronavirus ». Pourtant, rien ne prouve, à l’heure actuelle, que notre gouvernement a misé sur une telle méthode.
Le principe de l’immunité collective repose sur le fait que toute personne qui a contracté le virus est ensuite immunisé contre ce dernier.
Si une portion suffisante de la population contracte la maladie, cela pourrait donc empêcher une nouvelle épidémie dans le futur. Toutefois, cette idée suppose de « sacrifier » les personnes les plus fragiles, puisque si une grande partie de la population est d’abord contaminée, cela entraînera nécessairement un nombre important de décès.
Lucas Gautheron, journaliste pour « Le Media », décrypte ce phénomène dans une vidéo. Selon lui, « une telle stratégie devient irresponsable dès lors que la communauté qui la met en place n’a pas les moyens de prendre en charge les malades ».
Les mesures de confinement et les gestes barrières viseraient donc à ralentir la propagation du virus et ainsi éviter la saturation des hôpitaux et l’explosion des décès.
La porte-parole de l’OMS a critiqué le principe de l’immunité collective, dans une interview à la BBC. « On peut parler théorie, mais pour l'instant nous sommes dans une situation où il faut agir. Nous n'en savons pas assez sur ce virus, il n'a pas atteint la population depuis assez longtemps pour savoir quels sont ses effets sur le plan immunologique ».
L’immunité de groupe est la stratégie initialement adoptée par le gouvernement britannique. Confronté à des difficultés de gestion de l’épidémie et aux critiques des épidémiologistes, Boris Johnson a finalement fait marche arrière, pour s’aligner sur la politique de ses voisins européens.
En France, cette stratégie n’a pas été adoptée de manière officielle. Toutefois, des propos du ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, à France Info, suggèrent que notre stratégie actuelle n’est pas si éloignée. « On considère, et là je ne fais que répéter ce que disent les scientifiques, que 50 à 70 % de la population in fine finit par être contaminée par le virus, et c'est d'ailleurs ça qui met fin au virus puisque ça crée une forme d'immunité majoritaire, et donc le virus s'éteint de lui-même ».
Il précise que le confinement actuel des Français n’a pas pour but « d'empêcher que le virus ne passe - on sait qu'il circulera probablement à travers plus de la moitié d'entre nous - mais de faire en sorte qu'il passe de la manière la plus étalée possible dans le temps », de manière à ce qu’une majorité de malades puisse être prise en charge dans les hôpitaux.
La contamination d’une majorité de la population apparaît donc moins comme une stratégie du gouvernement, que comme échéance inévitable qui conduira, peut-être, à une certaine immunité. Toutefois, les connaissances sur le virus ne sont pas suffisantes aujourd’hui pour affirmer, avec certitude, qu’une personne contaminée sera bel et bien immunisée contre le SARS-CoV-2 dans le futur.
La priorité reste, néanmoins, d’étaler les contaminations dans le temps, de manière à ne pas faire exploser notre système de santé.