Les accablantes confessions d’Agnès Buzyn
D'après Agnès Buzyn: Sont-ils les diffuseurs volontaires du Covid-19 pour des raisons politiciennes ?
Critiqué sur sa lenteur à prendre des mesures fortes pour faire face à l’épidémie de coronavirus et pour avoir maintenu le premier tour des élections municipales le 15 mars, l’exécutif vient de recevoir une torpille de son propre camp.
Agnès Buzyn, l’ex-ministre de la Santé devenue candidate pour la mairie de Paris, affirme, dans des confessions exclusives au quotidien le Monde, avoir été parfaitement au courant de la menace réelle de la pandémie pour la France. Remettant en cause toute la gestion de crise depuis plusieurs mois.
« Dès le 11 janvier, j’ai envoyé un message au président sur la situation », affirme l’ancienne ministre, ajoutant qu’elle aurait averti le premier ministre Édouard Philippe de l’impossibilité de tenir les élections.
Une déclaration grave de la part de celle qui, pourtant, a pris part à la campagne pour la mairie de Paris, remplaçant le 16 février au pied levé un Benjamin Griveaux mis hors jeu par la fuite de vidéos intimes.
« Je me suis dit que je n’allais pas laisser la République en marche dans la difficulté, justifie-t-elle, j’ai appelé le président moi-même pour lui dire que j’y allais. » « On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade, dit encore celle qui a fait 17 % lors du scrutin de dimanche. La dernière semaine a été un cauchemar, j’avais peur à chaque meeting. » Des éléments qui n’ont pas empêché ses équipes de campagne d’envoyer un SMS à 500 000 électeurs parisiens pour les encourager à aller voter pour la macroniste.
Ces propos, en forme d’aveux, engagent à la fois sa responsabilité et celle du gouvernement. L’opposition en a bien pris la mesure.
Si elle dit vrai, Agnès Buzyn avoue en effet avoir dissimulé des informations à caractère vital à la population, dissimulation menée de concert avec le président de la République et son gouvernement.
Le 23 janvier, encore ministre de la Santé, elle assurait les Français que « le risque d’introduction en France était faible », alors que selon ses dires, elle avait déjà connaissance des projections les plus pessimistes. Pour Agnès Buzyn, l’avenir politique semble très nuageux.
Qualifiée pour le second tour des municipales parisiennes, qui serait reporté à juin au plus tôt, la candidate LaREM aura du mal à se maintenir. La République en marche risque bien d’y perdre une deuxième tête de liste.
Et c’est bien là la conséquence la moins grave de ces aveux.