Airbus propose le gel des salaires et des embauches aux syndicats
Malgré les milliards en prêts d'Etat prévus par Bercy, le groupe pense "dégraisser" pour mieux régler les dividendes...
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Le géant de l’aéronautique, Airbus, compte sur ses salariés pour payer la crise financière liée au coronavirus. Les inquiétudes sont vives du côté de Marignane.
La direction centrale a proposé le fiel des salaires, des embauches et la réduction importante des intérimaires et des sous-traitants », dénonce François Roche, de la CGT Airbus Hélicoptère du site de Marignane.
Si cette annonce n’est qu’une « préconisation » pour le moment, le syndicaliste redoute que le groupe « aille jusqu'au bout. »
Car la crise du Covid-19 a fait office de séisme pour le secteur de l’aéronautique. Faute d’avions qui volent, la production est au ralenti. « Airbus rencontre de réelles difficultés mais ce n 'est pas la PME du coin, ils sont sous perfusion d'argent public », nuance François Roche.
Avant de s’inquiéter : « Ils préparent le terrain pour des suppressions de postes. » Et quand Airbus vacille, c’est toute la filière qui est en danger.
« Les sous-traitants sont dans l’angoisse, des plans de licenciements sont envisagés pour plusieurs grosses boîtes », poursuit François Roche.
Preuve en est, la demande de la direction centrale à ses filiales de réfléchir à la réduction des sous-traitants.
L’un d’eux, « Derichebourg Aéronautiques », qui a une base à Vitrolles, a déjà ouvert les négociations pour un APC. C’est-à-dire un accord de performance collective, visant à réduire les salaires.
Et sans exclure la possibilité de procéder à un plan de licenciements par la suite. En clair, les salariés risquent de payer de leurs emplois la crise économique du secteur.
« Tous les arguments économiques existent mais aucun ne parle des bénéfices qu 'ils ont eus l'année dernière », conclut François Roche.
« L'humanité » par Amaury Baqué