DANS LE NORD : LE SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS DANS L’ACTION

Dans le grand mouvement de solidarité qui se développe en faveur des

Ukrainiens, le Secours populaire français (SPF) compte bien-sûr parmi

les premiers acteurs. Il collecte des fonds et des denrées alimentaires

qu’il envoie sur le terrain de la guerre.

De l’avis de Jean-Louis Callens, le secrétaire général de la fédération du Nord du Secours populaire, il faut remonter loin pour trouver des actions d’aide à des populations touchées par la guerre. C’était le cas par exemple en 2006, lorsque le président national Julien Lauprêtre avait qualifié de « tsunami humanitaire » la guerre qui touchait le Liban. « Ce tsunami n’est pas dû à des éléments naturels. Sa source est de la responsabilité des hommes.

On a choisi de ne pas rester spectateur, mais de devenir acteur pour soutenir les victimes civiles » expliquait-il alors. L’association avait envoyé 80 tonnes de produits de première nécessité en participant à l’opération « un bateau pour le Liban ».

Cette fois, avec l’Ukraine, on a encore affaire à une catastrophe créée par des hommes. Et c’est à notre porte. Mais, précise Jean-Louis Callens, « nous sommes doublement concernés car nous sommes en partenariat avec l’Ukraine depuis sept ans ». Jusqu’à l’arrivée de la pandémie de Covid-19, en effet, le SPF Nord invitait des jeune Ukrainiens à Gravelines, dans le cadre du mouvement « Copain du Monde ».

Lorsque la pandémie est apparue, les voyages ont cessé pour être remplacés par des échanges virtuels, par visioconférences, afin de maintenir le lien solidaire.

Lorsque la guerre a été déclenchée, la fondatrice de l’association Ukrainian association of solidarity four-leaf clover, Liudmyla Havryliuk se trouvait précisément dans le Nord. Elle a été reçue le 10 mars par la fédération du SP et un échange a permis de commencer à évaluer l’aide à apporter, sa nature et le plan d’action.

« Elle nous a confié les adresses nécessaires pour que nous puissions acheminer, au plus près des destinataires, des produits d’hygiène et alimentaires. » Le SPF travaille par ailleurs avec une association polonaise avec laquelle il est partenaire, PKPS qui accueille des réfugiés ukrainiens.

Lundi 21 mars, un premier camion semi-remorque a quitté la cour de la fédération du Nord, rue Cabanis à Lille, pour prendre la direction de Milicz, en Pologne, où il est arrivé le lendemain dans la soirée. Il transportait 14 palettes de vêtements, produits d’hygiène et médicaux et 33 palettes de pâtes Panzani. La cargaison a été livrée à la Fundacja Pomoc Maltanska Stuzba Medyczna.

« Nous avons lancé un appel aux dons aux bénévoles et aux membres du Secours populaire, explique Jean-Louis Callens. Nous leur demandons de l’argent pour acheter des produits sur place, en Pologne. »

Il apparaît en effet essentiel de réaliser cette aide en veillant à la dignité des personnes concernées. Dans l’appel aux dons, une lettre du Secours populaire précise que « la situation en Ukraine nous appelle à l’aide concrète. Voilà pourquoi nous demandons à chaque collecteur SPF, chaque donateur, de participer financièrement en faisant un don ou en collectant pour les victimes ukrainiennes en vous remerciant pour ce que vous pouvez faire ». Afin d’engager des actions très rapidement, le SPF a lui-même mobilisé 50 000 euros sur son fonds d’urgence.
Enfin, la fédération Nord du SPF s’apprête à apporter son soutien et son aide aux 2 500 personnes qui arrivent sur Lille et dans le département du Nord. Une quinzaine de familles vont notamment être accueillies dans le Valenciennois. Il travaille en lien avec la mairie de Lille. « Dans tous les cas, conclut Jean-Louis Callens, nous essayons de faire au plus vite et au mieux. »