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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

Vallourec

19 Mai 2022, 21:21pm

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

Vallourec: un fleuron de l'industrie nordiste en France, mis à sac par le laisser faire d'un gouvernement incapable de sauvegarder ses entreprises de production, et l'incurie calculée de ses ex-dirigeants qui ont bénéficié des aides d’État ; tout en bradant le savoir faire aux fonds de pension américain

Vallourec: un fleuron de l'industrie nordiste en France, mis à sac par le laisser faire d'un gouvernement incapable de sauvegarder ses entreprises de production, et l'incurie calculée de ses ex-dirigeants qui ont bénéficié des aides d’État ; tout en bradant le savoir faire aux fonds de pension américain

FERMETURE DE LA TUBERIE DE SAINT-SAULVE

ET PLUS DE 300 EMPLOIS SACRIFIÉS

Dans le Valenciennois et le Val de Sambre, c’est le coup de massue. Il a été porté ce mercredi 18 mai par la direction du groupe Vallourec qui a annoncé la fermeture de la tuberie de Saint-Saulve.

À peine arrivée à Matignon, la Première ministre Élisabeth Borne est destinatrice d’un courrier du député communiste du Nord, Fabien Roussel.

Après l’annonce de la fermeture de la tuberie de Saint-Saulve (97 emplois), la suppression d’une centaine de postes sur la forge d’Aulnoye-Aymeries et la suppression de 60 emplois au centre de services partagés de Valenciennes, il rappelle que « les salariés de Vallourec, des sites de Saint-Saulve et d’Aulnoye-Aymeries, en sont à leur sixième PSE et la colère est forte ».

Il précise que le plan annoncé « pourrait être fatal et signer la disparition en France d’une entreprise qui a marqué l’histoire industrielle régionale et nationale ».

320 emplois sacrifiés

En plus des sites nordistes, Vallourec a aussi annoncé la suppression de 65 emplois au siège de Meudon (Hauts-de-Seine). Au total, cela fait plus de 320 emplois qui vont être sacrifiés. Le spécialiste mondial des tubes sans soudure explique sa décision par la fermeture des sites allemands d’ici 2023 (2 400 salariés). Du reste, le site écossais (70 salariés) est aussi destiné à la fermeture d’ici la fin de cette année.

Selon Ludovic Bouvier, responsable régional de la métallurgie Nord/Pas-de-Calais CGT, il serait question de rapatrier des volumes de l’usine écossaise sur la forge d’Aulnoye en vue d’accélérer la diversification de la fabrication. « Mais avec la fermeture des entreprises allemandes et de la tuberie, un tel projet est voué à l’échec », estime-t-il. Le syndicaliste ne cache pas sa colère en évoquant les 500 millions d’euros d’aides qui ont été apportés sur les sites chinois à l’époque où Emmanuel Macron était ministre de l’Économie.

Il fulmine en évoquant le Prêt garanti par l’État de 262 millions d’euros accordé à Vallourec l’an dernier. Dans son courrier à Matignon, Fabien Roussel abonde en signalant que ce PGE ne fait que s’ajouter à un milliard d’euros d’argent public accordé au groupe depuis 2005 au travers notamment de crédits d’impôt et de recapitalisations.
En fait, ce plan de retrait s’explique par une volonté de recentrage au Brésil et en Chine. Pourtant, écrit encore Fabien Roussel,
« Vallourec a bénéficié d’une assistance financière accrue de l’État, avec la mise en place de l’activité partielle longue durée (APLD) ».

Projet inacceptable

À la Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT, Philippe Verbeke parle d’un « projet inacceptable ». Dans un communiqué, la Fédération explique que « Vallourec n’est pas en difficulté sur ses marchés : le pétrole et le gaz connaissent un rebond, y compris en Europe, et le savoir-faire de Vallourec doit servir la transition énergétique (géothermie, éolien, hydrogène, captage carbone ...).

Il a donc des marchés à court, moyen et long terme ! Le groupe a redressé ses résultats financiers en 2021. C’est donc un renforcement du groupe qu’on serait en droit d’attendre, et non l’inverse ».

Ce communiqué évoque également les aides reçues en précisant que « sans complexe, Vallourec devrait annoncer un programme de rachat d’actions pour soigner ses actionnaires ! »

Mais pour la Fédération CGT, la stratégie de délocalisation des activités européennes vers les États-Unis, le Brésil et l’Asie s’est accentuée depuis la récente montée en puissance du fonds de pension américain Apollo au capital du groupe, reléguant la BPI au rang de spectateur avec 2 % du capital, alors qu’elle en détenait 15 %. « Apollo, souvenez-vous, dit-elle, c’est ce même fonds qui a pompé Ascometal, dans les aciers spéciaux, sans rien injecter, laissant le groupe en grande difficulté, comme d’autres proies en France. »

Pour la CGT, au-delà du plan annoncé, « c’est la totalité des quelque 1 500 emplois que compte le groupe en France qui sont menacés par les effets dominos induits et la désorganisation orchestrée.

La France est en effet dépendante depuis plusieurs années des productions allemandes, après les fermetures d’aciéries et laminoirs cautionnées par nos précédents gouvernements (Saint-Saulve, Deville Rouen, ...). C’était en 2016, sous la coupe d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie. Idem en 2018 avec d’autres fermetures d’entités en France ».

Annonçant sa volonté de créer les conditions d’une mobilisation générale des salariés du groupe, avec leurs homologues français et européens, le syndicat appelle le gouvernement à intervenir auprès de Vallourec pour bloquer cette nouvelle restructuration et reprendre la main sur la stratégie.

Un appel que reprend Fabien Roussel qui demande à l’État « d’assumer toutes ses responsabilités ».

 

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