Pour une police garante de la paix publique
Les récents drames qui ont conduit à quatre morts suite à des tirs policiers sur des véhicules ont de quoi remuer. S’il est avéré, le témoignage de la jeune fille qui se trouvait dans la voiture visée, ce samedi 4 juin, et dont l’amie est morte, est terrifiant.
Mais, lorsque l’on prétend à de hautes responsabilités pour le pays, peut-on affirmer, en globalisant, que « la police tue » ?
En se livrant à de telles déclarations, on jette le discrédit sur tout un corps de fonctionnaires et on laisse se développer une paranoïa dangereuse.
Or, comme dans d’autres corps de métiers, la police connaît effectivement ses dysfonctionnements, voir même ses moutons noirs. Pour autant, on ne peut dire que la majorité des policiers français font sciemment mal leur travail en se prenant pour des cow-boys.
La semaine qui vient de s’achever vient encore de montrer les graves carences qui affectent l’hôpital public, faute de moyens et de personnel.
On sait que le monde enseignant souffre tout autant. Mais là encore, les réactions politiciennes devraient laisser place à une véritable réflexion. Le droit à la tranquillité n’est ni une ineptie, ni un caprice de beauf.
Une police républicaine est nécessaire. On notera que Fabien Roussel, ex-candidat à l’élection présidentielle, avait soulevé la question et a, pour cela, essuyé de nombreuses insultes injustifiées. On notera aussi que l’insoumis François Ruffin le rejoint aujourd’hui dans ce raisonnement.
Il faut une police de proximité là où les services publics n’existent plus ou ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Il faut une police garante de la paix publique et qui retrouve la confiance du public.
Encore faut-il que cette police soit correctement formée, correctement payée, correctement encadrée et en nombre suffisant. La CGT Police le dit clairement : la formation initiale a été ramenée de un an à huit mois, on franchit trop rapidement les grades et il manque d’instructeurs de tir.
par Philippe Allienne - Liberté Hebdo
Inès, 21 ans, était présente dans le véhicule sur lequel ont tiré des agents de police, samedi 4 juin à Paris. Son amie Rayana, 21 ans également, est morte le lendemain suite aux blessures reçues au cou.
Le conducteur, blessé au thorax, a été arrêté. Soupçonné d’avoir refusé d’obtempérer lors d’un contrôle, il a été présenté à un juge d’instruction ce jeudi 9 juin. Par-delà la polémique née autour de ce drame et autour de la responsabilité des policiers, le témoignage d’Inès sur « France Info » mérite d’être entendu.
Selon elle, « tout est allé très vite ». Les policiers « ont cassé les vitres en tapant avec leurs armes. La scène était très violente. Le conducteur n’a même pas eu le temps d’enlever ses mains du volant. (…) On a entendu des coups de feu, la voiture qui repart. Tout cela s’est passé en même temps. (…) Ils ont dû tirer une dizaine de coups de feu (…) ».