L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINE
Avant de donner son avis de « Première Dame » sur le port de l'uniforme à l'école, ( comme dans le privé ou elle a enseigné ) ; Il serait nécessaire avant tout de donner aux enseignants et à la jeunesse de notre pays les moyens d'enseigner et d'étudier dans de bonnes conditions.
Sans classes et amphis surchargés, ce serait déjà une première amélioration. Donner l'accès aux jeunes aux études supérieures sans les entraver dès le baccalauréat avec le « Parcoursup » serait autrement utile.
Une aberration mise en place depuis plus de cinq ans par l'ex-ministre Blanquer et jamais remise en cause par ma macronie et son nouveau ministre Pap Ndiaye.
Il serait peut-être utile de savoir si les familles qui gagnent le SMIC pourront subvenir aux frais d'un uniforme à remplacer souvent, sachant qu'un enfant et en croissance constante ?
Ceci nous ramène aux excellents articles parus dans la presse nationale et régionale à l’occasion de la publication par l’Éducation nationale, en novembre dernier, des Indices de position sociale (IPS).
De quoi s’agit-il ?
L’IPS est un indicateur mis en place par le ministère en 2016. Il permet de savoir si l’élève évolue dans un environnement familial favorable à sa réussite scolaire. Les paramètres pris en compte sont les suivants : diplôme des parents, capital économique, capital et pratique culturels, implication des parents. Les valeurs possibles varient de 38, milieux les plus modestes, à 179 pour les catégories sociales les plus favorisées.
La presse a analysé les classements, les constats sont édifiants : sur les 300 collèges du pays qui ont l’IPS le plus élevé, pas un seul établissement public. Plus l’IPS est haut, plus la part d’écoles et de collèges publics diminue, pour un IPS inférieur à 90, il y a 94,8 % d’établissements publics et 5,2 % d’établissements privés.
Pour un IPS supérieur à 140, la proportion est inverse, 17,5 % public et 82,1 % privé. Et quand on pousse l’analyse sociologique jusqu’aux élèves de l’École polytechnique, on peut faire le constat suivant : 92 % des élèves de l’X sont issus des classes sociales très favorisées. Dans notre pays, les enfants d’ouvriers représentent 29,2 % de la population scolaire, ils sont 1,1 % à Polytechnique.
Ségrégation, discrimination, inégalités sociales, on peut parler ici d’un déterminisme social fort. Alors on voudrait nous amuser avec un morceau de tissu pour dire comme le Tartuffe : « Cachez donc ces inégalités que je ne saurais voir. » Que l’on s’attaque résolument aux inégalités croissantes dans ce pays. Que l’on s’occupe de l’école et des personnels enseignants, l’avenir a tellement besoin d’eux !
Par Eric Bocquet - sénateur PCF du Nord