EN EUROPE, C’EST LA FRANCE QUI COMPTE LE PLUS D’ÉLÈVES PAR CLASSE

Il serait plus utile de suivre les conseils de la "première dame" pour ne pas déplaire à l'enseignement libre, et continuer en macronie; à saborder l'enseignement public

.La France n’est pas seulement l’un des pays où les salaires des enseignants sont à la traîne. C’est aussi celui de l’Union européenne où les enseignants ont, face à eux, le plus grand nombre d’élèves, autrement dit les classes les plus chargées.

Ce n’est pas le ministre de l’Éducation nationale qui dira le contraire. L’information émane, en effet, de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), partie intégrante de son ministère. Le rapport très fouillé, intitulé « L’Europe de l’éducation en chiffres », publié le 22 décembre dernier, ne peut que constater le mauvais positionnement de la France dans ce domaine.

Les classes en France « présentent la taille moyenne la plus élevée » avec 22 élèves par classe pour le niveau élémentaire, contre 19,3 élèves en moyenne dans le reste de l’Union européenne.

La Grèce, la Lettonie ou la Pologne ne comptent même que 17 élèves par classe. En maternelle et en primaire, la DEPP note l’« écart très marqué » qui la sépare de l’Allemagne, où l’on dénombre 9,2 élèves par enseignant en maternelle et 14,9 en élémentaire contre respectivement 23,2 et 18,4 en France.

Au collège également, la France fait office de lanterne rouge avec une moyenne de 26 élèves par classe contre une moyenne, en Europe, de 21 élèves. Il n’y a, en fait, qu’au lycée que la France n’est pas dernière.

Les enseignants français champions en nombre d’heures de cours

Qui dit trop d’élèves par classe dit généralement manque d’enseignants et davantage d’heures de cours pour ces derniers. De fait, les enseignants français en effectuent 900 par an en école primaire et 720 au collège, alors que la moyenne européenne s’établit, respectivement, à 740 et 659 heures.

Autant d’éléments qui justifient les revendications des personnels sans cesse réaffirmées, notamment d’effectifs supplémentaires pour garantir de meilleures conditions d’apprentissage aux élèves et améliorer les conditions de travail des professeurs. Pour l’instant, l’Éducation nationale n’en prend pas le chemin.

Pour rappel, 1 100 postes devraient être supprimés, à la rentrée 2023, dans 19 académies dont celle de Lille (150 en moins dans le premier degré et 160 dans le second degré). Au plan national, les lycées et collèges devraient perdre au total 498 postes.