Le fret ferroviaire français sacrifié.
La France est une nouvelle fois sous la menace de sanctions de la part de la Commission européenne, (sous la présidence de l'allemande Ursula van der Leyen), garde suprême de l'orthodoxie libérale. Cette fois, cela concerne le fret ferroviaire.
Elle accise la filiale du groupe public Fret SNCF d'avoir bénéficié d'aides qu'elle juge illégales notamment l'annulation de sa dette de 5,3 milliards d'euros. Déclarer ces aides non conformes aux réglés de l'UE provoquerait automatiquement la faillite de l’entreprise publique, incapable de rembourser.
Le gouvernement français, par la voix du ministre Beaune, se dit prêt à liquider le Fret SNCF, et de créer une nouvelle société qui ne porterait pas sa dette. Mais cette nouvelle entité devra être moins importante que celle qu’elle remplace.
La place serait ainsi offerte aux transporteurs privés. En effet, le gouvernement propose de céder à des concurrents les « trains dédiés ». Ces trains de marchandises réguliers affétés par des clients uniques, représentent 30% du trafic et 20 % du chiffre d'affaires de Fret SNCF (750 millions d'euros environ).
Thierry Nier, responsable au sein de la CGT-Cheminots, a dénoncé la cession « d'une part des trafics, notamment les plus rentables » à la concurrence privée.
Selon les syndicats, un affaiblissement du fret ferroviaire public risque en outre de se traduire par un report vers la route et donc davantage d'émissions de gaz à effet de serre, à rebours du nouveau plan présenté lundi par le gouvernement.
Rappelons-nous la suppression de la ligne de Fret de Perpignan à Rungis en 2019, qui acheminait fruits et légumes entre le Maghreb - l'Espagne et le marché de Rungis. Ce qui imposa à la France, nos autoroutes et nos routes nationales de supporter le passage de plus de 25000 camions réfrigérés par an.
Lors de la crise "dette publique grecque" qui débuta en 2008, aucun cadeau n'a été fait au nouveau gouvernement issu des élections nationale. Le FMI, la BCE et l'UE ont imposé au gouvernement grec la privatisation de certaines administrations, infrastructures, transports routiers et ferroviaires etc. - y compris de certaines plages publiques.
Le résultat sur cette prise en mains du privé sur le ferroviaire, s'est surtout dévoilé dernièrement par la catastrophe ferroviaire du 28 février dernier qui fit 57 morts et des dizaines de blessés. Une catastrophe due en partie au manque de maintenance des compagnies privées et l'utilisation d'un personnel peu ou prou qualifié...