Les pays pauvres condamnés à s'en tenir aux vagues promesses des riches.
Belle ambition que celle du sommet pour un nouveau pacte de financement mondial qui s'est tenu à Paris les 22 et 23 juin dernier.
Une quarantaine de dirigeants de nations riches, de pays émergents, de pays pauvres et lourdement endettés étaient réunis autour de deux enjeux essentiels : lutter contre la pauvreté dans le monde et contre le réchauffement climatique.
Embrassades - Promesses ... et après : choses oubliées, mises à la poubelle comme le rapport « Borloo » sur les banlieues, compensées par des accords financiers avec les pays tortionnaires, comme cela se passe avec les femmes iraniennes torturées et pendues par le régime des mollahs. Mais pas seulement!
Présent à la rencontre, le président brésilien Lula avait donné le ton avant l'ouverture « Ceux qui ont réellement pollué la planète pendant les deux cents dernières années sont ceux qui ont fait la révolution industrielle. C'est pour cela qu'ils doivent payer la dette historique qu'ils ont envers la planète ».
La voie était tracée, mais le dit sommet ne l'a pas suivie.
Aucun engagement concret et à court terme de la part des nantis pour réduire la fracture abyssale entre le Nord et le Sud, seulement un recyclage de promesses et de nouveaux financements qui grèvent davantage les budgets des pays vulnérables.
La directrice d'Oxfam France, Cécile Duflot, quant à elle déplore l'échec « à apporter une réponse à la hauteur des besoins colossaux des pays du Sud pour faire face au changement climatique, et fournir à leurs populations des services essentiels comme la santé ».
Seules notes positives au bilan de cette rencontre : la perspective d'une clause de suspension du paiement de la dette en cas de catastrophe naturelle dans les accords avec la banque mondiale, concession obtenue par la première ministre de la Barbade.
Autre avancée, la restructuration de 6,3 milliards de dollars de dette (environ 5,8 milliards d'euros) de la Zambie, notamment par la Chine.
Au bout du compte, des échanges vides de contenu décisif. Les ressources existent pourtant pour freiner l’accélération de la pauvreté qui accompagne les dégâts environnementaux , dont l'effacement des dettes.
Mais les riches regardent ailleurs.
Et Macron est satisfait d'un vague « consensus complet » pour « réformer en profondeur » le système financier mondial.
Les pays pauvres restent sur leur faim.