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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

Contenir la pauvreté n'est pas l'éradiquer !

29 Septembre 2023, 11:27am

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

Éradiquer la pauvreté: les promesses électorales de Macron en 2017 et 2022. Le vocabulaire à changer depuis, pour mieux imposer sa politique de restriction à coups de 49.3

Éradiquer la pauvreté: les promesses électorales de Macron en 2017 et 2022. Le vocabulaire à changer depuis, pour mieux imposer sa politique de restriction à coups de 49.3

« Contenir la pauvreté », c'est ainsi que la première ministre qualifie l'objectif de son « pacte des solidarités ».

Le mot employé est révélateur de l'absence d'ambition du gouvernement. Dans la septième puissance mondiale, la pauvreté ne cesse de gagner du terrain : elle concerne 9,2 millions de personnes, soit presque 15 % de la population.

35 % des Français, d'après une enquête du Secours populaire, ne mangent plus à leur faim et sautent au moins un repas par jour.

Deux mille enfants vivent dans la rue, plus de 330 000 personnes adultes sontselon la Fondation Abbé-Pierre, sans domicile fixe.

La France compte 4,1 millions de mal-logés, les étudiants sont de plus en plus nombreux à recourir aux aides alimentaires. Les retraités voient leur situation se dégrader avec leur avancée en âge.

Le travail lui-même ne protège plus, du fait de la précarité des emplois, des petits boulots plus ou moins déclarés et des salaires trop bas minés par l'inflation galopante.

On comprend que les associations de lutte contre la pauvreté se soient montrées pour le moins septiques après les annonces de la première ministre qui, pour l'essentiel, s'en tiennent à mettre en forme les décisions déjà annoncées, voire pour partie mises en œuvre, sans aucune disposition pour prendre le mal à la racine.

Noam Leandri, président du collectif « Alerte », qui rassemble 34 associations, résume l'opinion dominante : « Il s'agit davantage d'un plan de gestion de la pauvreté que d'un plan de lutte contre. »

Toute la question politique est là. Au-delà des contraintes budgétaires, le gouvernement a-t-il une réelle volonté d'éradiquer la pauvreté ou veut-il seulement la maintenir à un niveau que la société puisse absorber sans choc majeur ?

Poser la question, c'est y répondre! Pour les réactionnaires et l'extrême droite, rendre les pauvres responsables de la pauvreté, les chômeurs responsables du chômage et les personnes en précarité responsable de celle-ci est un moyen de diviser les forces qui devraient pourtant s'unir.

Dès le XIXème siècle, Karl Marx parlait de « l'armée de réserve » nécessaire au capital pour faire pression sur les salaires et aggraver les conditions d'exploitation des travailleurs. Si le vocabulaire a changé, les mécanismes qui les provoquent sont toujours là. Le développement de la pauvreté est inhérent au système capitaliste, comme l’aggravation des inégalités.

Les 1 % les plus riches accaparent la majorité des richesses produites et, disposent de tous les pouvoirs, ils exercent une pression toujours plus forte pour accroître leurs richesses, par tous les moyens possibles.

C'est pourquoi ni la croissance ni l'augmentation du PIB ne peuvent constituer de bonnes réponses pour éradiquer la pauvreté. Au contraire, ils l'entretiennent, voire la génèrent. L'action des associations est indispensable.

Elle doit être soutenue et valorisée, mais elle ne peut suffire. La lutte contre la pauvreté doit être pensée et portée comme un enjeu majeur de transformation, à partir d'analyses et de propositions qui mettent en évidence les causes et interdépendances.

La pauvreté est l'autre face du même système qui brime le travail, la précarise et affaibli les salaires. L'opposition fondamentale d'intérêts n'est pas entre les personnes en situation de pauvreté et celles qui vivent de leur travail, elle est entre toutes celles-là d'un côté et les puissances financières qui dirigent le monde, de l'autre.

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