Affaire Doux : les banques françaises toujours aussi passives
Depuis le temps que cette affaire existe dans l’Hexagone, avec à la clef le risque de la suppression de plusieurs milliers d’emplois, les banques françaises n’ont pas réagi pour une reprise des différents sites « DOUX ».
Condamnés par ces banquiers et le peu de sérieux de ses dirigeants dans la conduite de l’entreprise, le gouvernement Sarkozy a bien tenu l’affaire à l’écart des discussions de sauvegarde éventuelle avant les élections, laissant le "bébé" et ses milliers d’emplois à la nouvelle équipe qui dirige notre pays depuis mai
dernier.
Il faut aujourd’hui compter sur la banque privée « Barclays », présidée par l’anglais Sir David Walter, pour en reprendre une entité dans l’Ouest. Un risque déjà connu dans le Nord de la France avec la reprise de la société des peintures Corona, reprise en son temps par des anglais « de bonne foi » et qui après quelques temps passés sur le site se sont empressés de démonter les machines de fabrication et de délocaliser, faisant alors quelques milliers d’emplois envoyés à Pôle Emploi.
Ou encore, récemment lu dans La Voix du Nord : « Une lueur d’espoir pour le site Doux de Graincourt » ou on joue avec les 253 salariés et la promesse de dernière minute d’un sauveur iranien, dont on ne connaît même pas ses véritables motivations pour cette éventuelle reprise.
Faut-il vraiment compter sur des « investisseurs » tombés du ciel, pour sauver nos entreprises agroalimentaires, alors que nos banques françaises ne lèvent pas le petit doigt afin de sauver des emplois ?
Le monde agricole est pris au piège par le manque de liquidité, toujours refusé par des banquiers qui préfèrent déclarer les petites unités agricoles en difficulté, en dépôt de bilan ou en liquidation judiciaire. Quel sera leur attitude envers les petits exploitants qui ne seront pas payés par la liquidation de Doux ?
Alors pour l’ensemble de ces ouvriers du monde agricole qui ont été mis au pied du mur de Pôle Emploi, par des patrons qui se sont servis confortablement au passage, et par les banques qui, avant de les mettre en liquidation, se sont appropriés largement des agios bancaires, leurs sorts dépendent maintenant d’investisseurs étrangers « providentiels ».
Pour ces banques françaises qui font des milliards de bénéfices malgré la « crise » et qui ne se bougent en aucun cas pour sauver l’emploi dans tous les secteurs commerciaux et industriels de l’Hexagone, il y a une question importante à se poser sur leur utilité : à quoi sert donc cette fameuse banque pompeusement dénommée « Crédit Agricole » qui a bien du mal à aider ses agriculteurs en péril et qui n’hésite pas àmettre en dépôt de bilan ou en liquidation cette petite entreprise, quand bien même les agriculteurs subissent parfois bien des difficultés d’ordre techniques ou météorologiques ?
Il faut dire que cette banque à sa préférence dans des placements sportifs et para-sportifs tels le RC Lens, dont les Nordistes connaissent la malheureuse histoire. Si elle est dans l’incapacité de faire ce dont à quoi elle est supposée servir, c’est-à-dire aider les agriculteurs et les sociétés agroalimentaires, qu’elle laisse d’abord aux Qataris le soin de payer des centaines de milliers d’euros les joueurs de ballons ou alors qu’elle laisse à un organisme bancaire nationalisé le soin de prendre en compte et d’apporter les solutions adéquates à ces dites
sociétés !
Si cela n’est pas dans ses possibilités, ce serait alors au gouvernement de nationaliser cette dernière (et d’autres) sans attendre.
> Photo : l'usine de Graincourt-lez-Havrincourt (VDN).