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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

PS : ils refusent d'être des godillots (HD du 20 au 26 septembre)

25 Septembre 2012, 13:00pm

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

 L-Humanite-Dimanche--septembre-2012-.jpg

 

Les principaux dirigeants socialistes, Premier ministre en tête, travaillent à la constitution d’une majorité soudée autour du président. La motion Aubry-Ayrault a cette vocation . En étant son premier signataire, Harlem Désir a du coup pris une option décisive pour le poste de premier secrétaire du PS. À ces manœuvres de parti s’ajoutent les mises en garde d’Ayrault à l’égard de ceux qui, au Parlement, pourraient être tentés de manifester leur désaccord avec le futur traité européen. Mais ça grince…

Après quelques semaines de faux suspense, on connaît désormais le nom de celui qui devrait être le premier secrétaire du PS. Harlem Désir, désigné par la sortante, Martine Aubry.

La partie ne devrait pas être difficile pour le fondateur de SOS Racisme, compte-tenu du verrouillage en règle des débats dans le parti. Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault ont sonné en effet le rassemblement avec insistance autour de leur motion, encouragent les autres courants du parti à ne pas en déposer.

Du coup, bien que la gauche du PS ait malgré tout déposé un texte pour le congrès, ses principales figures, Benoît Hamon en tête, n’ont pas apposé leur paraphe et soutiennent le « motion de rassemblement ». Celle-ci devrait donc sortir largement majoritaire du congrès.

 Une stratégie qui ne manque pas de faire grincer des dents. « On se demande, à écouter une partie de nos dirigeants, quelle idée ils se font d’un congrès ». Quelques jours avant le dépôt des motions, le 12 septembre pour le congrès du PS de cet automne, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann fait entendre sa voix en déposant son texte.

Rien à voir avec les querelles d’écho déclenchées par la perspective de la succession de M. Aubry. Celles-ci ont d’ailleurs lieu en majeure partie au sein de la motion majoritaire que soutien M Aubry et J-M Ayrault à tous les autres courants de leur parti.

Les dissonances venues d’autres députés et élus nationaux du PS portent en réalité sur des problèmes de fond. D’abord, sur ce qui est vécu comme une caporalisation du parti. « Quand vous avez le Premier ministre et la première secrétaire qui font une contribution, qui appellent les gens largement à la rejoindre, c’est normal », indiquait Marie-Noëlle Lienemann. « Mais quand ils vous disent : c’est exclusif, vous avez le droit de signer ça, mais rien d’autre, alors qu’on est au début d’un processus de débats sur le fond, ça commence déjà à faire verrouillage », précisait la sénatrice.

Chez les militants également, la méthode n’est pas unanime. Sur son blog publié sur le site du « Nouvel Observateur », Laurent Thoviste, militant socialiste, avertit : « Ne tombons pas dans les politiques d’appareil qui nous ringardent et dont nos propres militants ne veulent plus. Sans parler des Français. »

Au-delà des règles de fonctionnement du parti et du soutien inconditionnel au gouvernement réclamé par la direction, la question du traité budgétaire européen (le TSCG) chatouille de plus en plus les convictions économiques et sociales d’élus PS.

Cet été, déjà, un groupe de députés, parmi lesquels Pouria Amirshahi et Barbara Romagnan, avaient donné une conférence de presse, soulignant ses convergences avec les députés allemands du SPD ayant refusé le traité européen malgré les consignes de leur parti.

En cette rentrée, malgré les avertissements lancés par la direction du PS comme par le gouvernement incitant à voter coûte que coûte en faveur de la ratification au mois d’octobre, certains socialistes français prennent ouvertement position contre.

C’est le cas de Marie-Noëlle Lienemann. Mais également de Pascal Cherki, qui dénoncent sur son blog les raisons qui l’amèneront à voter NON à l’Assemblée nationale.

« François Hollande a pesé pour essayer de faire bouger les lignes, rompant en cela avec la servilité du précédent gouvernement qui collait coûte que coûte à l’Allemagne », souligne le député socialiste, en faisant référence au Conseil européen du mois de juin. « Pour autant, ce compromis pose problème (…) en raison du caractère inchangé du TSCG, qui représente un obstacle majeur vers le retour de la croissance en Europe » poursuit Pascal Cherki.

Et de s’en prendre ensuite à la méthode employée par les dirigeants et la majorité socialiste pour le faire voter : « Nous formons une majorité politique, pas un club de supporters marchand à coups d’oukases et de rappels à l’ordre disciplinaires »

À travers ces questions sur le contenu de la politique de la nouvelle majorité et sur le déroulement du congrès du PS, ce sont son identité, sa place et son rôle pour le quinquennat qui sont en jeu.

Certains semblent craindre jusque chez les signataires de la motion Aubry-Ayrault, que le nouveau pouvoir n’en fasse un parti de godillots. C’est ce que révèlent les critiques formulées de plus en plus ouvertement, jusque sur le mode de désignation du prochain premier secrétaire Harlem Désir, actuel numéro deux du PS, en avait appelé au vote des militants, option rejetée par les statuts du parti à la suite de la confrontation entre Martine Aubry et Ségolène Royal, en 2008.

Avec la motion Aubry-Ayrault qui s’annonce largement majoritaire, l’élection du premier secrétaire ne serait plus qu’une formalité sans véritable but.

Article de Diego Chauvet dans l’Humanité Dimanche du 20 au 26 septembre.

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