Rythmes scolaires : les temps changent !
Il y a peut-être lieu de rappeler que l’Ecole d’après-guerre (que beaucoup de mécontents n’ont peut-être pas connu) était ouverte aux élèves du lundi au samedi compris, de 8h30 à 11h30 et de 13h30 à 16h 30 sauf le jeudi.
Les études surveillées du soir étaient réglées par les municipalités et, malgré le « Plan Marshall et les tickets de rationnement », elles avaient lieu les soirs jusqu’à 18 h sauf le samedi ; nos instituteurs, souvent sortis de l’Ecole Normale avec un Brevet Supérieur, suite au manque d’effectif des enseignants après-guerre, se faisaient respecter et été respectés par les familles.
Ils ne connaissaient pas les transports scolaires et souvent, compte-tenu de la distance entre les écoles et les faubourgs, ils étaient contraints de faire vingt à trente minutes de marche à pied même pendant la pause méridienne car les parents ne possédaient pas de voiture.
En ces périodes, le Certificat d’Etudes, le BEPC et le Bac en deux parties avaient des valeurs beaucoup plus importantes que les brevets des collèges ou les bacs et bacs +4 ou +5 d’aujourd’hui et les jeunes diplômés ne restaient pas sur le carreau ou n’allaient pas travailler à temps partiel dans les grandes surfaces.
Un bachelier pouvait enseigner dès l’âge de 18 ou 19 ans en suivant les cours pour le Certificat d’Aptitude Pédagogique et n’attendait pas 24 ou 25 ans pour commencer sa carrière.
Il faut admettre que les « Enarques » n’existaient pas encore.
Mais sous la cinquième République, beaucoup de ministres « touche à tout » passant de l’agriculture à l’équipement ou l’industrie ont mis leur « grain de sel » dans l’Education nationale.
C’est en 1969 sous Olivier Guichard que les cours du samedi ont été supprimés, en 1972 Joseph Fontanet a supprimé le repos le jeudi pour le remplacer par le mercredi et enfin la suppression du samedi matin en 2008 par Xavier Darcos, cela afin de plaire à certains parents pour « respecter le Week-end familial » (cela concernant bien sûr les familles pouvant se le permettre !).
Tous ces gens ne se fichant pas mal de l’existence de l’enfant et de son suivi pédagogique dans les conditions optimales pour assurer sa réussite dans la vie.