TER : Service public ou concurrence ? (tiré du journal « L’Humain d’abord ! » de février)

La SNCF vient de vivre une véritable révolution le 11 décembre dernier. En modifiant plus de 80 % de ses horaires de trains et en passant à ce que l’on  appelle « le cadencement », l’opérateur historique  a chamboulé bien des habitudes et bousculé bon nombre d’usagers.

De nombreux arrêts ont été supprimés, entraînant la colère des usagers de certaines ligne, l’offre de transport s ‘est même tarie dans certains arrondissements. Pourtant, l’affichage de la SNCF autour de cette réforme est, selon l’entité publique, d’améliorer l’offre de transport, d’offrir une meilleur cohérence des horaires mais aussi de fluidifier le trafic ».

La vérité est toute autre. Ces changements d’organisation sont la conséquence des directives de Bruxelles, jamais rassasiée de concurrence et qui impose ainsi, de nouvelles remise en cause des services publics.

Le cadencement n’est rien d’autre que l’arbre qui cache la forêt de la libéralisation du rail. Ouvrant ainsi la voie aux opérateurs privés du transport qui pourront, dorénavant, proposer des offres concurrentes sur le même réseau.

C’est la fameuse règle de la « concurrence libre et non faussée », inscrite dans le projet de constitution Européenne qui fût rejetée majoritairement par le peuple Français lors du référendum de 2005 que l’on impose aujourd’hui au secteur ferroviaire.

Après les télécommunications, les banques et le secteur postal, c’est un coup supplémentaire qui est porté au service public.

Un secteur public qui retrouve tout son sens, au moment où les dérives de la financiarisation à tout prix ont semé la trouble sur la planète. La SNCF s’adapte  et anticipe déjà ces changements en posant publiquement la question de la privatisation des gares, de l’économie des gares, de ce qui peut lui être concédé, etc…

Ces diverses questions sont tirées de la série des rencontres que la SNCF entend animer dès 2012 dans les « ateliers de la gare », sorte de forum qui traitera de sujets importants et auquels nous devons rester attentifs car le loup est dans la bergerie. Pour les élus Régionaux du groupe Communistes, Parti de Gauche et Unitaires, la ligne jaune à ne pas franchir est celle de la mise en concurrence des TER, commande des trains et modernise les gares, ce n’est pas pour que la SNCF les vende à la découpe ensuite !! 

w Article tiré du journal « L’Humain d’abord ! » de février 2012. Du Groupe Communiste, Parti de Gauche et Unitaires du Conseil Régional du Nord/Pas-de-Calais.

w Photo : Approximationdepresse.fr.