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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

OFFRES D’EMPLOI BIDONS ET MORALE

24 Janvier 2020, 14:22pm

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

Pour les jeunes ou les seniors de plus de 50 ans, il suffit souvent de suivre les conseils de Jupiter ou de Pôle Emploi pour se retrouver radiés des listes de recherche d'emplois et disparaître ainsi du nombre de chômeurs en France ! Pour les jeunes ou les seniors de plus de 50 ans, il suffit souvent de suivre les conseils de Jupiter ou de Pôle Emploi pour se retrouver radiés des listes de recherche d'emplois et disparaître ainsi du nombre de chômeurs en France !
Pour les jeunes ou les seniors de plus de 50 ans, il suffit souvent de suivre les conseils de Jupiter ou de Pôle Emploi pour se retrouver radiés des listes de recherche d'emplois et disparaître ainsi du nombre de chômeurs en France !

Pour les jeunes ou les seniors de plus de 50 ans, il suffit souvent de suivre les conseils de Jupiter ou de Pôle Emploi pour se retrouver radiés des listes de recherche d'emplois et disparaître ainsi du nombre de chômeurs en France !

Par Philippe Allienne dans Liberté Hebdo

C’était il y a un peu plus de douze ans. L’ANPE et l’Assedic coexistaient encore. À cette époque antédiluvienne, avant la création de Pôle emploi [1], l’ANPE avait depuis longtemps recours à des cabinets ou autres officines privées pour traiter le cas des chômeurs récidivistes ou de longue durée.


Les plus vieux, c’est-à-dire les cas désespérés (au-delà de 50 ans), étaient soumis au bilan de compétences. Les « vieux », ça devait bien pouvoir se recycler. Aux plus jeunes qui restaient sur le côté de la route, parce que peu ou pas qualifiés, on apprenait à rédiger un CV bio (c’est-à-dire un CV sans diplôme et peu d’expérience) et à répondre à des offres d’emploi.

C’était histoire de savoir se présenter et, qui sait, décrocher en direct le job miracle qui les tirerait de la galère (la chourmo, comme diraient les Marseillais).


Recycler, réorienter, caser... Pourquoi pas ? Tout sauf la mouise qui vous ronge de l’intérieur. Sauf que dans la pratique, cela pouvait prendre des formes bizarres et curieuses.

Ainsi, cet oublié de l’emploi de 50 berges qui écoute alors, de la bouche de la conseillère, les résultats de son bilan de compétences. S’appuyant sur les algorithmes sollicités pour cette délicate opération de recyclage, la spécialiste ès remise à l’emploi lui fait deux propositions : un boulot dans la prêtrise ou un job de musicien dans un orchestre philharmonique.

Un peu décontenancé, le gars a choisi de faire journaliste. Depuis, il a interviewé Jean-Claude Casadesus et a été éconduit par l’évêché alors qu’il enquêtait sur une sombre affaire de mœurs sexuelles.

À ce jour, il bosse toujours.

 

Second cas, même décor, même conseillère. Cette fois, une jeune fille un peu désespérée est encouragée à postuler à un poste qui pourrait lui rendre le sourire.

L’employeur se trouve en Belgique. Il lui propose un travail d’accueil du public. Un public essentiellement masculin. Il faut être disponible très tard le soir et savoir encaisser les boissons gazeuses alcoolisées. Il faut aussi être capable de faire la conversation. D’où la précision : « Excellente présentation, disponibilité, bon niveau de culture générale ».

À l’époque, le public connaissait peu les exploits de DSK. Les supplétifs de l’ANPE connaissaient Dodo La Saumure.

Treize ans plus tard, la lecture de l’Humanité ne saurait nous étonner : « Une offre sur deux de Pôle emploi est illégale », titre le journal du 23 janvier. Sauf qu’aujourd’hui, le chômeur risque gros à ne pas répondre à ces offres bidons. Même s’il répond, il risque gros.

Par exemple, la baisse de ses allocations et, à terme, une retraite encore diminuée si le projet de réforme est adopté.

Prêtrise ou prostitution, le monde du travail n’a plus de morale.

[1] Pôle emploi a été créé officiellement le 19 décembre 2008.

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