Notre école brûle et le gouvernement joue avec les allumettes.

La République macroniste est là pour défendre "son école". Mais laquelle?

Notre école brûle et le gouvernement joue avec les allumettes.

« Je ne voulais pas être dans la classe des déchets » ; voilà comment un collégien qui en 1974, a provoqué l'incendie du tristement célèbre « collège Pailleron » (18 morts) à Paris, avait expliqué son geste.

L'historienne Laurence De Cock, auteure d'un livre sur le sujet, la rappelle opportunément dans le « Café pédagogique » au moment même ou le gouvernement publie les arrêtés concrétisant le « choc des savoirs ».

Les groupes de niveau – ou quelque soit le nom qu'on leur donne – nous renvoient cinquante ans en arrière ; à l'époque où le collège avait pour fonction d'exercer un « Tri Social » au détriment des élèves en difficulté. La recherche a prouvé que de tels groupes, à l'inverse des intentions proclamées, ne peuvent qu'aggraver les inégalités.

Avec le DNB (diplôme national du brevet) désormais, en fin de 3^e, qui a le droit d’accéder au lycée et qui n'en aura plus la possibilité, le doute n'est plus permis ; dans la lignée d'une politique qui se refuse désormais à investir dans la jeunesse de notre pays, comme en témoigne les 650 millions d'euros de nouvelles coupes dans le budget de l'Education nationale (décisions prises par l'Elysée, B. Le maire et l'administration de Bercy), il s'agit d'exfiltrer ceux dont on finira par dire qu'ils ne sont pas « faits pour l'école », pour donner aux autres l'illusion qu'ils bénéficient encore d'une école publique digne de ce nom. ( tout cela, avant de se faire casser par le ''Parcousup'', imposé par Blanquer et pourtant tant décrier par les élèves et le monde enseignant, mais maintenu en place par ses successeurs en poste depuis.)

Autrement dit, il s'agit de renoncer définitivement à l'ambition républicaine de prodiguer à tous une éducation de qualité en donnant plus à ceux qui en ont le plus besoin.

En Seine -Saint-Denis, profs et familles ne se sont pas laisser berner : en mouvement – grève pour les uns, « école déserte » pour les autres – depuis le 26 février, ils refusent à toute force cet avenir d'injustice et de gâchis.

A leur manière, ils signifient à leur tour que non, ils ne sont pas des déchets et ne se laisseront pas traiter comme tels.

Cet incendie-là est social, quelques coups de com mensongers ne suffiront pas à l'éteindre.

Qui s'assemble se ressemble

Elles représentent la « République macroniste ».

Brigitte macron ex-enseignante à Paris au lycée privé jésuite Saint-Louis-de-Gonzague, ou a étudié son mari-président, et Amélie Oudéa-Castéra la défenseuse acharnée des établissements privés Stanislas.

L’École de la République est bien défendue !