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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

PLONGÉE AU CŒUR DU SÉNAT OÙ LES MASQUES SONT TOMBÉS

13 Mars 2023, 13:14pm

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

PLONGÉE AU CŒUR DU SÉNAT OÙ LES MASQUES SONT TOMBÉS

RÉFORME DES RETRAITES

Dans la nuit du 7 au 8 mars, les élus de droite et de la majorité gouvernementale ont manœuvré, main dans la main, pour saboter les débats autour de l’article 7 de la réforme des retraites.

 

Dans la salle des Conférences du Palais du Luxembourg, Éric Bocquet fait les cent pas. « Je n’avais jamais vu ça de ma vie. » Le sénateur communiste du Nord ne cache pas sa surprise.

En cause ? La stratégie de la droite parlementaire à l’occasion des débats sur la réforme des retraites examinée par la chambre haute, depuis le 2 mars. «  Les sénateurs Les Républicains (LR) se sont plongés dans un mutisme total  », explique Cathy Apourceau-Poly, sénatrice communiste du Pas-de- Calais. « C’est clairement une stratégie de groupe qui leur permet d’avancer main dans la main avec la majorité présidentielle. »

Sous les ors du Sénat, les deux camps se font face. Les parlementaires de droite ont le visage fermé. Ceux de gauche, eux, reviennent de la manifestation du jour, aux côtés des salariés. Tout les sépare donc. Cette ambiance pesante rappelle le temps calme avant la tempête.

Tempête qui vient déchirer le ciel calme, dans la nuit de mardi à mercredi, quand la droite décide de débuter les hostilités. L’article 38 du règlement est d’abord invoqué. Il permet de limiter autoritairement le temps des débats.

Stupeur sur les bancs de la gauche. D’autant plus que la droite s’entend avec le gouvernement pour modifier l’article 7 (celui portant sur l’âge légal de départ à la retraite) et faire ainsi tomber en désuétude le millier d’amendements déposé par l’opposition de gauche.

C’est là que les collaborateurs de groupes entrent dans la danse. Côté cour, ils avaient « anticipé ce scénario, ce qui leur a permis, en pleine nuit, de déposer 4 000 sous-amendements sur le nouvel article 7 issu de la commission des affaires sociales », confirme Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Hauts-de-Seine. Ces sous-amendements sont balayés par cette même commission après… 45 minutes d’examen.

Un record. C’en est trop pour l’opposition. « Vous refusez le débat démocratique  ! », lance Éliane Assassi, la présidente du groupe CRCE.

Ses collègues, outrés, opinent du chef. Dans la foulée et au beau milieu de la nuit froide, l’ensemble des groupes de gauche quittent l’hémicycle. Des élus ne manquent pas de dénoncer l’introduction progressive de la retraite par capitalisation voulue par les libéraux.

« La droite pense à la retraite par capitalisation alors qu’on distribue des bons alimentaires et des bons énergie comme jamais ! », s’agace Michelle Gréaume, sénatrice communiste du Nord.

Cathy Apourceau-Poly enfonce le clou. «  Cette histoire de réforme, c’est une vaste blague depuis le début. Comment voulez-vous capitaliser quand vous gagner 1 300 euros par mois ?  »
Lundi 13 mars, le texte doit être remis entre les mains de la commission mixte paritaire (CMP) composée pour moitié de députés et de sénateurs.


 

 

Les débats doivent s’achever ce dimanche 12 mars à minuit. Dès le lundi, le texte doit passer devant une commission mixte paritaire (CMP) regroupant sept députés et sept sénateurs. Ceux-ci, majoritairement favorables à la réforme, se réuniront à huis clos pour rendre leur décision. Si un accord est trouvé, le texte repartira à l’Assemblée nationale, possiblement jusqu’à fin mars. Enfin, après la saisine qui devrait être faite par plusieurs groupes d’opposition à la réforme, le Conseil constitutionnel rendra son avis définitif en validant tout ou partie du texte.

 

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