Darmanin prêt à vendre son AME au diable.

L'Aide médicale d'Etat : un filet de sécurité pour la santé publique de l'ensemble des Français, à ne pas restreindre .

Gérald Darmanin n'en finit plus de durcir son projet de loi sur l'immigration. Le ministre de l'Intérieur a annoncé vouloir s'en prendre à l'aide médicale d’État (AME) pour les étranger en situation irrégulière ?

Il s'est ainsi déclaré « favorable »à son remplacement par une aide médicale d'urgence (AMU) dans le sillage de la proposition des sénateurs LR. Pour G. Darmanin, il s'agit de bâtir un texte qui tient sur ses deux jambes ; « fermeté et humanité ».

Mais chaque jour qui passe montre que la deuxième jambe risque l'amputation. Car supprimer l'AME est « contraire aux principes des droits de humains garantissant un droit de santé pour tous », s'alarment de nombreuses organisations de médecine dont la Société française de santé publique.

Une telle décision deviendrai à limiter grandement l'accès aux soins d'une population déjà fragilisée. Reporter l 'AME sur une AMU, au-delà de l'aspect humain, constituerait de plus « un non-sens d'un point de vue économique, les prises en charge tardives hospitalières des pathologies étant particulièrement coûteuses », ajoutent les professionnels de santé. Et cela viendrait affaiblir des services d'urgence déjà saturés.

Sans parler de l'impact sanitaire sur l'ensemble de la population. En outre l'AME, qui compte chaque année moins de 400 000 bénéficiaires, ne représente que 0,4 % du budget de l'assurance maladie.

La proposition de sa suppression, réclamée depuis des années par l'extrême droite (et aujourd'hui la droite LR du Sénat, qui durcit encore plus les textes que Darmanin veut imposer), est donc purement démagogique. Ses détracteurs estiment que l'AME participerait à un prétendu appel d'air, qui inciterait les migrants à venir en France pour son système de santé .

« Toutes les études démographiques démontrent que la migration pour raison de santé est minoritaire parmi les motifs de départ des pays d'origine, que notre système de protection sociale méconnu des migrants, et que sa restriction n'aura aucun effet sur les flux migratoires », répliquent 13 groupements de médecins dans un communiqué.

L'AME compte d'ailleurs des défenseurs au sein même du gouvernement. Son porte-parole , Olivier Véran ; lui a affirmé son « soutien ». « Je suis médecin, je sais à peu près de quoi je parle » a-t-il affirmé. Darmanin appréciera...