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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

Austérité

6 Mars 2024, 18:05pm

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

DERRIÈRE CE COUP DE RABOT, UNE VÉRITABLE ORIENTATION POLITIQUE VISANT A DIMINUER ENCORE L'INTERVENTION DE L’ÉTAT, IMPOSÉE PAR MACRON  ET BERCY AU MÉPRIS DU PARLEMENT ET DE LA DÉMOCRATIE .

DERRIÈRE CE COUP DE RABOT, UNE VÉRITABLE ORIENTATION POLITIQUE VISANT A DIMINUER ENCORE L'INTERVENTION DE L’ÉTAT, IMPOSÉE PAR MACRON ET BERCY AU MÉPRIS DU PARLEMENT ET DE LA DÉMOCRATIE .

 

UN CHOC A 10 MILLIARDS D'EUROS.

Obsédé par les niveaux de déficit public du pays et soucieux d'épargner les grandes fortunes, l'exécutif vient de décréter une nouvelle purge. Un contresens écologique, social et économique.

Faire l'austérité, mais sans le dire :

Pour résorber le déficit public, l'exécutif annonce de novelles coupes claires dans les dépenses, tout en refusant obstinément d'appeler un chat un chat.

Mieux, Bruno Le Maire s'efforce de rassurer les français, en sous entendant qu'ils ne subiraient pas le contrecoup des 10 milliards d’euros d'économies décrétées.

« Je veux vraiment préciser ce point, pour nos compatriotes, souligne le ministre de l'Economie : ce n'est pas la Sécurité sociale qu'on va toucher, c'est l'Etat qui va faire un effort immédiat de 10 milliards d'euros. »

Miracle de la communication politique : à écouter le ministre, l’État serait une entité exogène fonctionnant en circuit fermé, dont on pourrait réduire le périmètre d'action sans produire le moindre effet sur le quotidien des citoyens.

En réalité, ces 10 milliards d'euros auront bel et bien des conséquences matérielles.

Par exemple, 1 milliards d'euros va être prélevé sur le dispositif « MaPrimeRénov » (sur 5 milliards d'euros prévus pour 2024) lancée en 2020, cette aide publique permet aux propriétaires de financer une partie des travaux de rénovation énergétique de leur logement (isolation thermique, installation d'une pompe à chaleur, dépose d'une cuve fuel, etc.) (1 milliard su 5, c'est 20 % de travaux en moins pour les entreprises)

Le montant de l'aide est calibré en fonction des ressources des demandeurs ? L'annonce de B. Le Maire tombe au plus mauvais moment, alors que la crise énergétique et les défis du réchauffement imposent au contraire de mettre les bouchées doubles dans le rénovation des logements.

En dépit des ses insuffisances, le dispositif a jusqu'à présent permis à environ 700 000 ménages tous les ans d'engager des travaux qui n'auraient probablement jamais été réalisés sans cela:un sondage mené par IPSOS en 2021 montrait que 71 % des bénéficiaires n'auraient pas effectué des travaux sans prime. Par ailleurs, la Cour des comptes note que la moitié (46%) des dossiers est déposée par les ménages les plus modestes, qui obtiennent 65 % du montant global des subventions.

Éducation : Une coupe « scandaleuse »

Mais « MaPrimeRénov » n'est pas le seul poste de dépense concerné, tant s'en faut. Un décret publié au « Journal officiel » permet de prendre la mesure de l'ampleur de la purge,ministère par ministère. Et de se faire une idée des priorités politiques du pouvoir.

Le ministère de l'écologie est le plus touché, à hauteur de 2,2 milliards d'euros (soit 20 % de l'ensemble des économies). Parmi les enveloppes rognées, le poste « énergie, climat et après-mines » perd 1,3 milliards d'euros. Pour l'accompagnement des mutations économiques, qui concerne notamment la prévention des licenciements et le reclassement des licenciés).

De son côté, le ministère de l'Education nationale perdra près de 700 millions d'euros, ce qui a immédiatement fait réagir les syndicats. Des postes vont-ils être supprimés, alors que le manque de moyens dans les classes est déjà criant ? Interrogé, le ministère a fait savoir qu'il fallait « voir quels sont les éléments sur lesquels des ajustements sont possibles », tout en assurant que le coups de serpe n'aurait aucun effet sur les recrutements. (Il n’empêche que dans les académies du Nord et d'ailleurs, les fermetures de classes se multiplient dans le communes et villes moyennes ; tant qu'au « recrutement », cela fait plusieurs années qu'il y a moins de candidats que de postes proposés par l'Education nationale, compte tenu du peu d'attrait proposé par les ministères depuis plusieurs décennies.)

Quelque soit la traduction de ces coupes budgétaires, cette décision est scandaleuse : on retire de l'argent à l'Education nationale à un moment où elle en a urgemment besoin, dénonce dans « Le Monde » Sophie Vénétitay, du Snes-FSU.

En attendant, il y a quelque chose de paradoxal à voir un gouvernement supposément tourné vers « l'avenir » tailler dans les dépenses concernant l'éducation et la transition énergétique...

Les oppositions n'ont d’ailleurs pad manqué de réagir. Sur le procédé utilisé, d'abord : au lieu de passé par un décret, l'exécutif aurait très bien pu opter pour un projet de loi de finances rectificatif, estime Eric Coquerel, président (LFI) de la commission des Finances de l'Assemblée nationale. « La décision de faire passer des modifications d'une telle ampleur par la voie réglementaire et un déni démocratique », martèle-t-il.

Protection des riches, le cas Français.

Sur l'argumentaire gouvernemental, ensuite « Je le dis à Bruno Le Maire, indique Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, sur RTL. S'il cherche 10 milliards d'euros, je peux lui dire ou aller les chercher, en allant ponctionner les 100 milliards d'euros versés aux actionnaires en 2023. A 10 %, ça représente 10 milliards d'euros, sans pénaliser l'action publique, ni les Français. »

Le raisonnement a peu de chances de séduire le gouvernement, ni le locataire de l'Elysée, bien décidé à ne pas augmenter les impôts, surtout ceux pesant sur les entreprises et les plus fortunés.

Il y aurait pourtant du grain à moudre. Les entreprises du CAC 40 ont annoncé des résultats mirifiques au cours des dernières semaines, au-delà des 140 milliards d'euros de bénéfices cumulés.

De quoi relancer la piste d'une taxation exceptionnelle . « La France est un des seuls pays européens à ne pas avoir mis en place une forme d'impôts sur les supers profits, note l’économiste Dominique Plihon, membre du conseil scientifique d'Attac.

L'Italie, l'Espagne et même l'Allemagne ont mis en place une taxation exceptionnelle sur ces bénéfices qui ne sont pas justifiés par des innovations ou la progression de l'activité, mais qui doivent tout à la capacité des grands groupes à imposer des hausses de prix. »

Le gouvernement a déjà laissé entendre que les 10 milliards d'euros de coupe de rabot pourraient potentiellement être suivis d'une autre purge autoritaire, si le déficit ne se résorbait pas assez vite.

« C'est une politique suicidaire », martèle l'économiste Eric Berr. «  Le gouvernement réduit les dépenses publiques alors qu'il faudrait justement soutenir la demande, dans un contexte de ralentissement économique .»

Au passage, l'économiste note que les mauvaises performances de la France, entérinées par la récente révision à la baisse des taux de croissance par le gouvernement, étaient inéluctables : « Comment voulez-vous relancer la croissance lorsque la visibilité des entreprises se dégrade et que le pouvoir d'achat des ménages est plombé ? »

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