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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

Du contre-feu à l'opportunité.

24 Février 2024, 15:49pm

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

Du contre-feu à l'opportunité.
Du contre-feu à l'opportunité.

Un « nouveau pacte de la vie au travail » : c'était le contre-feu tenté par E. Macron en avril 2023 face à la mobilisation de l'âge légal à la retrait à 64 ans. Le mal-être au travail d'une part, et la grande difficulté de garder ou de retrouver un emploi au-delà d'un certain âge d'autre-part, occupaient une place centrale dans les mécontentements exprimés.

43% des 55-64 ans sont aujourd'hui sans emploi. La France est au 17e rang sur 27, en Europe, pour le taux d'emploi des seniors.

Mauvaise volonté de leur part ?

C'est ce que veut faire croire le gouvernement, qui multiplie les mesures coercitives à leur encontre.

Mais les vrais causes sont ailleurs, et notamment dans la préférence systématique des employeurs à recruter des salariés plus jeunes censés être plus productifs.

Ainsi, une enquête de l'Insee monter que, alors que 75 % des personnes en fin de carrière s'estiment victimes de discriminations à l'embauche du fait de leur âge, 75% des DRH (direction des ressources humaines) reconnaissent privilégier des profils plus jeunes.

Le sur-chômage des seniors ne se résoudra pas non plus par des mesures ne portant que sur cette tranche d'âge. C'est l'ensemble de la vie active qu'il faut ré-envisager, par exemple par des formations et mobilités qualifiantes tout au long de al vie professionnelle. Il est inadmissible qu'aujourd'hui encore des salariés puissent rester plus de vingt ans sur un même poste sans que jamais ne leur est été proposer de se former et de progresser en qualification.

L'amélioration des conditions de travail est indispensable pour ne pas se retrouver cassé, usé avant même la retraite.

Le très officiel service France Stratégie remarque ainsi que certains métiers sont tellement difficiles qu'ils donnent lieu à quatre fois plus de départs précoces que la moyenne, parmi lesquels toutes les professions de première ligne.

On se rappelle que l'une des premières décisions de Macron président, sensible à l'amicale pression du Medef, avait été de supprimer des critères, jusque-là reconnus, de pénibilités tels que le port de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les risques chimiques. Le mot pénibilité a même disparu au prétexte que le président « ne l'aime pas ».

Résultat ? Même la Cour des comptes estime ce dispositif inopérant en termes de prévention.

Les syndicalistes savent que, pour gagner en prévention, il n'y a pas de meilleur moyen que de rendre la réparation plus chère aux employeurs. Mais , bien sûr, cela heurte la politique de l'offre chère au président, qui rêve de lever toutes les obligations sociales faites à ceux-ci.

C'est dans ce contexte que débute une négociation nationale, entre patronat et syndicats, sur le thème choisi par le gouvernement de « pacte de la vie au travail ». Limitatif , il ne laisse pas de place à l’aspiration de nombre de salariés à changer de travail et à lui redonner du sens.

Cependant, et c'est la raison d'être des syndicats, il ne faut pas se priver d'aucune occasion de faire avancer, si peu que ce soit, les revendications et de faire entendre les aspirations.

La force de la mobilisation du printemps 2023, l'unité manifestée de bout en bout par les organisations syndicales, le soutien apporté alors par l'opinion publique comptent encore et peuvent à nouveau se manifester pour entourer cette négociation d'un rapport de force puissant.

Le contre-feu pourrait alors se transformer en opportunité.

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