Décès de Jean-Louis Crémieux-Brilhac, grande voix de la France Libre

la manipulation médiatique pour l'oubli!

Manipulations honteuses, qu’il est utile de

dénoncer.

Editorial de Patrick Le HYARICK directeur de l’Humanité.

« Humanité Dimanche du 16 avril 2015 »

" Nos ondes et nos écrans sont tout autant viciés que le fond de l’air est pollué. Une multitude de faits récents le démontre.

Un intellectuel antifasciste, Grand Résistant, évadé du stalag, Voix de la France Libre,  proche du Général De Gaulle puis de Mendès-France, est décédé la semaine dernière.

Monsieur Crémieux-Bhilhac.

Aucune place pour lui rendre hommage, tant les ondes et les écrans sont « surchargés » - coïncidence ? a valorisé l’Ode de M. Le Pen et Pétain. Chose qu’il répète depuis au moins quarante ans.

Mais la répétition de cette funeste pièce permet aujourd’hui de blanchir la façade du parti d’extrême droite à moindre frais.   

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Ce qu'il est nécessaire de connaître de ce grand Résistant et de ce haut fonctionnaire

Ancien Résistant et historien français de la Seconde guerre Mondiale, correspondant de l’Institut.  (Académie des Sciences Morales et politiques)

Né à Colombes le 22 janvier 1917, il est décédé à Paris le 8 avril dernier.

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La pollution des idées nauséabondes de l'extrême droite en a fait oublier par les médias radios- télévisés l’hommage et le respect que la France doit au grand homme de la Résistance française que fut Jean-Louis Crémieux dit Crémieux-Brilhac.

Sa Ville: Paris où il y avait fait de brillantes études secondaires au Lycée Condorcet  puis des études de Lettres et d’histoires à la Sorbonne; ce qui lui avait permis dans sa jeunesse, après avoir passé des vacances scolaires en Allemagne, d'assister à la montée du nazisme.

De 1935 à 1938, il est le plus jeune adhérent du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes.

Mobilisé en 1939, il sort de Saint-Cyr avec le grade d’Aspirant et est affecté sur la ligne Maginot. Fait prisonnier le 11 juin dans la Marne et envoyé en Allemagne, il s’évade du stalag IIB en Poméranie et gagne l’Union soviétique en  janvier 1941.

Emprisonné comme plusieurs dizaines de Français qui cherchent à rejoindre le Général De Gaulle, sa vie change avec l’invasion de l'URSS en juin 1941 par les nazis.  La France Libre étant devenue l’alliée de l’URSS, il peut avec plus de 150 de ses camarades évadés français, rallier la Grande–Bretagne où il s’engage dans les Forces Françaises Libres fin 1941 sous le pseudonyme de Brilhac.

Affecté en 1942 au commissariat national à l’Intérieur à Londres, il devient secrétaire du Comité exécutif de propagande et chef du service diffusion clandestine de la France Libre (1942/1944) Il est amené à diffuser plusieurs fois les annonces de la France Libre sur les ondes de Radio Londres à destination de l’Europe occupée.

Ami dès le Collège et le Lycée à André Malraux et Stefan Zweig, il est à la libération le cofondateur de la Documentation française dont il devient directeur-adjoint.

Dans les années 1950, sans renier son attachement à l’homme du 18 juin, il soutient l’expérience gouvernementale et le combat politique de Pierre Mendès-France.  Il fut aussi nommé conseiller d’Etat de 1982 à 1986.

A la retraite, Jean-Louis Crémieux-Brilhac se fait Historien des épisodes de la guerre qu’il a vécu. On lui doit beaucoup de ses écrits qui font aujourd’hui autorité dans la communauté des historiens Dans « La France Libre » seule synthèse à ce jour consacrée à l’épopée gaullienne, il en ressort de nombreuses archives inédites.

Il n’hésite pas à rectifier lorsqu'il le faut, en démontrant que le début de l'appel du 18 juin a été censuré par le Foreign Office et que l’appel dit du 19 juin n’a jamais été diffusé. Il souligne la crainte en 1944 que les Américains placent la France sous administration militaire était exagérée.

Rappelant aussi l’importance de l’œuvre de reconstitution de l’Etat et de la légalité républicaine accomplie par le Comité de la Libération Nationale.

Respect et honneur à ce Grand Homme que les médias radios-télévisés ont occulté totalement pour passer des relents pétainistes.