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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

Les Jeux Olympiques de Paris 2024

1 Août 2023, 12:06pm

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

Les Jeux Olympiques de Paris 2024

Le risque de l'élitisme.

Dans un an, les troisièmes Jeux d’été en France s'ouvriront, un siècle après les derniers . Cette fois-ci, ils auront lieu dans la capitale, mais aussi dans sa banlieue, en particulier en Seine-Saint-Denis, qui accueillera notamment les épreuves d'athlétisme au Stade de France – (construit de 1995 à 1997 avec la contribution financière de l'ensemble des Français) dont on espère qu'il ne sera pas vendu au Qatar l'année suivante.

Et les Jeux paralympiques auront lieu pour la première fois à Paris, avec leurs athlètes handisport qui forcent respect et admiration.

On se prend déjà à rêver d'Olympiades accueillant plus de 10500 athlètes femmes et hommes provenant de 206 comités nationaux olympiques, comme une grande fête du sport, de l'égalité, de la fraternité humaine et de la paix

D 'ailleurs, la présence des comités nationaux olympiques devrait être conditionnée au strict respect de la parité et du droit pour chaque athlète de pouvoir exercé son sport en toute liberté, quel que soit son sexe, son genre ou son orientation sexuelle.

Oui à des JOP féministes et solidaires des droits humains qui permettent, si son pays ne respecte pas les règles de pouvoir concourir dans une équipe internationale. Nous plaçons chaque athlète qui voudra concourir sous notre protection.

Ces jeux doivent également être populaires et festifs afin que chacun puisse y participer, rêver, supporter. C'était la promesse du Comité d'organisation. Pourtant, force et de constater qu'à un an de leur ouverture la trajectoire s'en éloigne de jour en jour.

D'abord par le prix des places, très élevé, avec des qualifications à partir de 600 euros pour certains sports.

La billetterie doit financer l’événement, cependant ces tarifs sont tout simplement déconnectés de la réalité des salaires et du pouvoirs d'achat dans le pays. Les passionnés de sport ne peuvent être privés de cette compétition par le chemin élitiste qui se dessine, et tout doit être mis en œuvre, y compris la démultiplication des « fan-zones », pour que le public participe à la fête.

Pas grand-chose de « populaire » non plus dans la réquisition d'environ 15%des hébergements du Crous francilien pour les mois de juillet et août 2024, afin de loger des personnels et des bénévoles...privant par là même une large part des étudiants de logements qu'ils ont habituellement la possibilité d'occuper durant l'été – et, surtout, qui n'ont pas toujours de solutions de repli.

Que dire des « transferts » de personnes sans domicile fixe en région, prévus, là encore, pour libérer de nouvelles places en centre d'hébergement. De là à imaginer qu'il s'agirait également d'un moyen de vider la capitale de toute misère apparente afin de ne pas importuner les touristes – fortunés – venus assister aux JOP…

Ajoutons que les Jeux Paralympiques, du 28 août au 8 septembre , pourraient entraîner le décalage de la rentrée scolaire pour certains établissements aux alentours des infrastructures accueillant des compétitions , afin d'éviter la surcharge des transports .

En somme, alors que les investissements sont insuffisants dans les transports en Seine-Saint-Denis, ce sont les élèves, déjà pénalisés par le non-remplacement d’enseignants manquants, qui trinquent et risquent de prendre du retard dès le début de l'année scolaire !

Enfin, ces JOP se révèlent malheureusement une opportunité pour le gouvernement d'étendre la surveillance, puisque le projet de loi aux JOP prévoit le déploiement de la vidéosurveillance algorithmique « à titre expérimental » pour le traitement d'images des caméras et des drones.

En théorie, les algorithmes analyseront donc des comportements anormaux ou suspects prédéterminés, sans pour l'instant de précisions sur ceux-ci. Or, non seulement la mesure est discutable dans le cadre de l’événement par les risques qu'elle représente pour les libertés, mais surtout, elle ne concerne pas uniquement les JOP. Elle prévoit ainsi déployer la vidéosurveillance algorithmique pour les manifestations sportives ou culturelles d'ampleur, jusqu'en décembre 2024.

En 2012, les JO de Londres avaient permis de généraliser la vidéosurveillance dans la capitale, de même que la Coupe du monde de football en Russie en 2018.

Son utilisation n'a pas cessé depuis.

Les JOP 2024, cet événement à la fois sportif, festif, touristique et géopolitique, sont en passe d'être détournés de la trajectoire annoncée par le Comité d'organisation : de « populaire », ils risquent fort, si la tendance se confirme, de devenir élitistes, inaccessibles et potentiellement liberticides.

Il est encore temps de changer la donne pour tous les amoureux et toutes les amoureuses du sport et bien au-delà.

                                                                              Fabien Bay - L'Humanité magazine 

 

 

 

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