LA BATAILLE DES RETRAITES, C’EST MAINTENANT
Étant donné l’entêtement du gouvernement, on ne voit pas comment il pourrait en être autrement. Reste à connaître l’importance des forces qui seront réellement présentes sur le pavé et la durée de l’engagement. En tout cas, on aura rarement vu une telle unanimité syndicale pour s’opposer au report de l’âge de départ.
Les vœux du président Macron ont définitivement convaincu qu’il faudra ne rien concéder sur le terrain social. Les propos de la Première ministre, Élisabeth Borne, « qui se dit ouverte au dialogue » et qui répète, encore et encore, que le report de l’âge « n’est pas un totem », n’y changeront rien.
Ce qui est clair, mais on le savait, c’est la détermination du chef de l’État et du gouvernement. 65 ans ou pas, le projet de loi relatif à la transformation du système de retraite sera présenté le 23 janvier en conseil des ministres. Et il devra s’appliquer dès la fin de l’été. Comme si l’examen devant l’Assemblée nationale n’était qu’une formalité.
Le projet de réforme est ficelé, c’est une chose entendue. Le rapport de forces sera donc déterminant pour faire reculer le gouvernement.
C’est d’autant plus important que le cynisme des gouvernants est sans limite. On vient de le constater encore avec le décret du 23 décembre sur l’assurance-chômage. Certes, là encore, Élisabeth Borne se livre à un exercice de rétropédalage en retirant, dès le début de cette année, la partie la plus scandaleuse qui prévoyait une réduction de 40 % de la durée d’indemnisation du chômage.
Quelle hypocrisie ! Cette réduction gigantesque était prévue à partir du moment où le chômage repasse sous la barre des 6 %. Rien n’est de toute façon impossible en manipulant les chiffres et en jouant avec les catégories de privés d’emploi.
Mais quand bien même. Le gouvernement a une fois de plus prouvé son intention de faire de l’assurance-chômage un outil pour inciter, voire contraindre, les chômeurs à retrouver du travail... là où il n’y en a pas.
Si l’on ajoute à cela les pressions sur les allocataires du RSA pour qu’ils « bossent » quoi qu’il arrive s’ils veulent percevoir quelques centaines d’euros pour survivre, la panoplie est pratiquement complète.
Attaque contre les personnes en âge de prendre une retraite méritée, chasse aux chômeurs, chasse aux allocataires du RSA. La solidarité n’est plus qu’un vain mot.