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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

ERIC BOCQUET : « JE CROIS EN LA FORCE DU RÉFÉRENDUM, IL FAUT SORTIR DE L’IMPASSE DE LA VE RÉPUBLIQUE »

1 Mai 2023, 09:58am

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

ERIC BOCQUET : « JE CROIS EN LA FORCE DU RÉFÉRENDUM, IL FAUT SORTIR DE L’IMPASSE DE LA VE RÉPUBLIQUE »
ERIC BOCQUET : « JE CROIS EN LA FORCE DU RÉFÉRENDUM, IL FAUT SORTIR DE L’IMPASSE DE LA VE RÉPUBLIQUE »
Éric Bocquet est sénateur communiste du Nord. Vice-président de la commission des finances du Sénat, il est spécialisé dans la lutte contre l’évasion fiscale.

 

* Liberté Hebdo. Comment en est-on arrivé à cette situation de blocage et où tout cela risque-t-il de nous conduire ?

* Éric Bocquet. La situation de crise institutionnelle que nous vivons s’est construite au fil des décennies. Depuis la naissance de la Cinquième République et l’élection du président de la République au suffrage universel direct.

Cette nouvelle Constitution a donné au président des pouvoirs surdimensionnés pouvant aller jusqu’à la dissolution de l’Assemblée nationale. Le passage au quinquennat n’a pas arrangé les choses.

À peine l’élection passé, on pense désormais à la suivante. L’inversion du calendrier électoral sous couvert d’éviter les cohabitations
a renforcé encore un peu plus les pouvoirs du président au détriment du Parlement.

On le voit bien avec la loi sur la réforme des retraites : nous subissons un dysfonctionnement complet et total du système. Ils ont utilisé plusieurs outils pour brider les débats, comme le 47.1 ou le 49.3. Ils ont même sorti du chapeau l’article 38 du règlement du Sénat dont personne n’avait connaissance.

* L.H. Comment sortir de cette situation et surtout de quelle démocratie avons-nous besoin en 2023 ?

* E.B. Nous sommes clairement dans une impasse démocratique et on ne saurait dire de quoi tout cela va accoucher. Tous les défauts de la Constitution de 1958 sont arrivés à leur apogée. Et je ne vous cache pas que je suis inquiet quant à l’issue de cette cassure, de ce blocage démocratique.

Il y a cependant des possibilités d’en sortir. Je pense notamment à une élection des députés à la proportionnelle. Elle permettrait de redonner du poids au Parlement et devrait s’accompagner d’une inversion du calendrier électoral. Choisir son président ou sa présidente donne l’illusion d’une démocratie valide. Il faut casser ce mythe du sauveur suprême qui promet qu’il va faire ceci ou faire cela. Ça dépasse un homme ou une femme fût-il ou fût-elle brillante.

* L.H. Quels outils permettraient de tourner la page de cette Ve République que vous jugez à bout de souffle ?

* E.B. Je crois à la force du référendum. Il faut que cette exigence grandisse dans le pays, qu’elle ait un nouveau souffle et soit portée par les associations, les syndicats, les partis progressistes et le peuple en général. Malgré la crise engendrée, la réforme des retraites a été un grand moment de débats au sein des partis de gauche au Sénat qui ont mené le même combat.

Nous sommes capables d’aller dans le même sens quand l’enjeu se présente à nous. Il faut, de toute façon, donner le plus souvent possible la parole au peuple et que les partis politiques soient porteurs de cette exigence.

Vous savez, et même si on nous l’a imposé plus tard, les débats autour du Traité de Constitution européenne (TCE) de 2005 resteront le plus beau souvenir de ma vie militante. On débattait partout du projet soumis à référendum, dans les assemblées, dans les bistrots, à la Fête de l’Huma, journal qui avait eu l’intelligence de mettre l’intégralité du texte entre les mains des Français.

Les tenants du « oui » affirmaient que les gens ne connaissaient pas le texte, ce qui était naturellement faux. Quand on éclaire les électeurs, on observe qu’ils sont capables de s’exprimer justement.

Rappelons que le TCE a été désapprouvé par près de 55 % des votants.

                                                                                           Par Mourad Guichard

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